"Si personne ne s'est indigné lorsque l'invasion de la Russie a commencé et qu'on a exigé son exclusion des compétitions internationales, Israël ne devrait pas non plus être exempté", estime le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.
Le Conseil d'administration de Radiotelevisión Española (RTVE) a menacé ce mardi de se retirer de l'édition 2026 du Concours Eurovision de la chanson si l'Union Européenne de Radiodiffusion (UER) n'interdit pas à Israël d'y participer.
Cette décision coïncide avec une déclaration des Nations unies - par le biais du rapport d'un comité d'enquête 'ad hoc' - qui affirme que le gouvernement de Benjamin Netanyahu mène un génocide depuis 346 jours contre la population de la bande de Gaza.
"Nous ne pouvons pas nous permettre des doubles standards dans la culture"
L'année dernière, le président de la corporation publique, José Pablo López, avait déjà envoyé une lettre à l'UER concernant la participation d'Israël à l'Eurovision.
Dans celle-ci, il appelait à un débat interne "face aux préoccupations soulevées par divers groupes de la société civile en Espagne concernant la situation à Gaza et la participation de la télévision publique israélienne KAN au concours".
L'accord a été adopté par une majorité absolue du Conseil d'administration de RTVE, avec dix votes pour, quatre contre et une abstention.
L'Espagne rejoint ainsi l'Islande, la Slovénie, l'Irlande et les Pays-Bas en appelant au boycott de la participation israélienne à l'événement.
Le gouvernement espagnol, qui a soutenu publiquement le boycott de l'État hébreu lors d'événements sportifs et culturels, notamment durant le récent tour d'Espagne à vélo, avait appelé RTVE à prendre cette décision.
"Si personne ne s'est indigné lorsque l'invasion de la Russie a commencé et qu'on a exigé son exclusion des compétitions internationales, Israël ne devrait pas non plus être exempté", estime le Premier ministre Pedro Sánchez. "Nous ne pouvons pas nous permettre des doubles standards dans la culture".
La Russie avait été éliminée de l'Eurovision 2022 dès le lendemain du lancement de l'invasion de l'Ukraine.