Dans une interview accordée à Europe Today sur Euronews, le commissaire européen à l'Énergie et au Logement a déclaré que Bruxelles s'était engagée à identifier la spéculation et à renforcer l'équité du marché.
Bruxelles a présenté mardi son premier plan en faveur du logement abordable. Celui-ci comprend des mesures visant à identifier les comportements spéculatifs et à promouvoir l'équité sur le marché du logement résidentiel, a déclaré Dan Jørgensen, commissaire à l'Énergie et au Logement, lors de l'émission matinale d'Euronews Europe Today.
Selon le commissaire, une analyse approfondie est nécessaire pour déterminer l'impact total de la spéculation sur les coûts du logement. "Certains experts affirment qu'il s'agit effectivement d'un problème. D'autres disent que ce n'est probablement pas le cas. Nous allons donc entamer une analyse, puis nous présenterons l'année prochaine notre point de vue sur la question", a répondu Dan Jørgensen lorsqu'il a été interrogé sur l'effet de la spéculation sur la crise du logement.
Depuis 2013, les prix des logements dans l'UE ont augmenté de plus de 60 %, tandis que les loyers moyens ont augmenté d'environ 20 %, selon les données de la Commission.
"Le logement est une préoccupation majeure. Nous sommes dans une crise du logement et donc dans une crise sociale", a déclaré Dan Jørgensen à Euronews après la présentation du plan de la Commission.
Le plan de la Commission inclut la révision des règles sur les aides d'Etat afin de permettre aux gouvernements de soutenir des projets de logements sociaux et abordables, sans notification et autorisation préalables. Jusqu'à présent, le logement n'était éligible aux aides d'Etat que pour des projets limités et destinés à aider les personnes les plus démunies.
Besoins de constructions et annonces d'investissements
La Commission européenne estime qu'il faudrait ajouter 650 000 logements par an au nombre actuel de logements nouvellement construits. En additionnant le nombre de logements construits annuellement, le besoin total de nouveaux logements s'élève à 1,6 million.
Mais Dan Jørgensen a souligné que la construction de nouveaux logements ne suffirait pas à résoudre la crise. "Nous devons également mieux utiliser les bâtiments dont nous disposons. Dans certaines villes, il y a aussi beaucoup de maisons et d'immeubles vacants", a-t-il déclaré.
La pénurie de logements touche particulièrement les plus jeunes. L'âge moyen du départ du foyer parental dans l'UE était de 26,2 ans en 2024, allant de 21,4 ans en Finlande à 31,3 ans en Croatie, selon Eurostat.
"Malheureusement, les jeunes ne sont pas en mesure de quitter la maison de leurs parents", a déclaré Dan Jørgensen. "Parfois, c'est parce qu'ils veulent acheter une maison et qu'ils ne peuvent pas, d'autres fois, c'est parce qu'il n'y a tout simplement pas de location disponible."
La Commission présentera l'année prochaine une législation sur les locations de courte durée, qui réduisent le nombre de logements disponibles pour les résidents, en particulier dans les villes européennes qui sont devenues des destinations touristiques de premier plan.
"La location à court terme peut être une bonne chose, mais dans certains endroits, nous avons constaté qu'elle fait grimper les prix des logements et qu'elle empêche même parfois les gens normaux d'habiter chez eux", a déclaré Dan Jørgensen.
L'UE mobilisera au moins 11,5 milliards d'euros sur son budget pluriannuel, qui viendront s'ajouter aux 43 milliards d'euros déjà engagés en faveur du logement social, abordable et durable. Les banques et institutions de promotion nationales et régionales devraient investir 375 milliards d'euros d'ici à 2029.