France : les ténors de l'UMP entrent en campagne pour 2017

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Par Euronews
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Le match pour 2017 a bel et bien commencé à l’UMP. Depuis que Nicolas Sarkozy a annoncé son retour, plusieurs prétendants sont entrés en campagne. Alain Juppé, François Fillon, Xavier Bertrand… Tous ont bien l’intention de voler la vedette à l’ex-chef de l‘État, non pas pour la présidence de l’UMP, mais pour de possibles primaires en 2016, qui décideront du futur candidat de la droite à l‘élection présidentielle, dans deux ans et demi.

Sarkozy, de l’omniprésident à l’omnicandidat


Nicolas Sarkozy avec la star Jay-z au Parc des Princes, Paris, 30 septembre 2014

Depuis quelques jours, ces ‘‘présidentiables’‘ sont partout : à la télévision, à la radio, dans les journaux, sur facebook, twitter… Il faut occuper au maximum l’espace médiatique, un domaine dans lequel excelle toujours Nicolas Sarkozy. Il l’a prouvé le 19 septembre dernier, jour de l’annonce de son retour : après un message sur facebook, il répondait pendant quarante minutes aux questions du Journal de 20 heures sur France 2, avant d’apparaître le soir même dans les coulisses du Parc des Princes, après un match du PSG. Depuis, il enchaîne (déjà) les meetings, le dernier en date, hier à Troyes. L’omiprésident qu’il était, sera aussi un omnicandidat. Sur ce point, Nicolas Sarkozy n’a pas changé.

Alain Juppé, le favori ?

Apaiser, rassembler, réformer http://t.co/w5WetSKpnK#Francepic.twitter.com/iP0SlCKMbT

— Alain Juppé (@alainjuppe) October 3, 2014

Alain Juppé, lui n’a pas tardé à contre-attaquer. L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac – qui vient officiellement de soutenir sa candidature – a multiplié les apparitions, notamment hier soir dans l‘émission politique ‘‘Des paroles et des actes’‘ sur France 2, ainsi que dans une récente interview, plus intime, sur Canal +, réalisée dans les rues de Bordeaux, la ville dont il est maire depuis 19 ans. L’occasion pour lui de montrer une image plus chaleureuse, plus humaine, plus ‘‘proche des gens’‘, loin de cette réputation glaciale qui lui colle à la peau. Juppé soigne sa personnalité, car pour lui, c’est là-dessus que se jouera la victoire aux primaires. « Ce que les Français attendent, c’est quelqu’un qui leur inspire confiance », a-t-il récemment déclaré sur la chaîne BFM TV. D’après un dernier sondage ifop, Alain Juppé devancerait Nicolas Sarkozy pour l‘élection de 2017.

François Fillon mise sur les idées

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— François Fillon (@FrancoisFillon) October 1, 2014

François Fillon, lui, a recentré la bataille sur les idées. ‘‘Je n’ai pas le culte des sauveurs, mais le culte des idées’‘, assénait-il après le retour de Nicolas Sarkozy, qu’il a accompagné pendant cinq ans comme Premier ministre, mais à qui il reproche aujourd’hui un manque de propositions. Fillon, lui, les distille sobrement, depuis plusieurs mois. Il promet une ‘‘rupture totale’‘ avec un ‘‘modèle à bout de souffle’‘ en s’appuyant sur des propositions d’inspiration essentiellement libérale. La clé, selon lui, pour redresser la France et ses finances publiques.

Xavier Betrand, l’outsider

Après le quotient familial, le Gouvernement continue de détruire la politique familiale qui est une réussite et une fierté nationale. 1/2

— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) September 30, 2014

Xavier Bertrand, lui, occupe davantage le rôle de l’outsider. Nicolas Sarkozy, avec lequel il a déjeuné récemment, aurait, dit-on, très mal pris la candidature aux primaires de son ancien ministre du Travail. Un soutien en moins, un concurrent en plus. Bertrand joue la carte de la jeunesse et des idées clinquantes : abrogation du mariage pour tous, fin des 35 heures…

La bataille des petites phrases est lancée

Cette bataille de prétendants ne fait que commencer que déjà les piques fusent. Dans une interview pour le Journal du Dimanche, Nicolas Sarkozy a rappelé la condamnation judiciaire d’Alain Juppé en 2004*. L’intéressé n’a pas tardé à lui répondre dans une interview pour Europe 1 et le journal Le Monde : ‘‘En matière d’ennuis judiciaires, il vaut mieux ne pas se livrer à un tel match’‘, en référence à la dizaine d’affaires dans lequel le nom de l’ex-président est cité. Autre flèche décochée par Nicolas Sarkozy, toujours dans le JDD, mais cette fois à l’adresse de François Fillon : ‘‘Ce n’est pas de ma faute s’il n’a pas réussi à combler le vide après mon départ’‘. Ambiance…

Les petites piques, chères aux hommes politiques, devraient se multiplier d’autant que l‘élection à la présidence de l’UMP approche à grand pas (29 novembre). Nicolas Sarkozy sera en concurrence avec Bruno Le Maire et Hervé Mariton. Si la victoire de l’ex-président ne fait quasiment aucun doute, il sera en tous cas intéressant d’observer le positionnement des ses concurrents pour la présidentielle de 2017.

* : Alain Juppé avait été condamné le 30 janvier 2004 à une peine d’inéligibilité de dix ans dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Cette peine avait ensuite été ramenée en appel à un an d’inéligibilité.

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