Que vont changer les nouvelles propositions grecques ?

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Par Euronews
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Au lendemain des nouvelles propositions d'Athènes à ses créanciers, Euronews reçoit Vivien Pertusot de l'IFRI pour un décryptage.

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Fariba Mavaddat, Euronews :
“ Alexis Tsipras a donné davantage aux créanciers internationaux qu’on ne le lui a demandé avant le référendum. Pourquoi selon vous ? “

Vivien Petrusot :
“ On peut le voir de deux manières. Une interprétation positive consisterait à dire que Tspiras réalise qu’il n’y a plus de capital confiance entre la Grèce et l’EU alors il montre de la bonne foi en disant : “Faites moi confiance, regardez, je vais même au-delà de ce que vous me demandez, alors faites-moi confiance, je suis vraiment sérieux cette fois, je vais faire cette réforme”. Une interprétation plus cynique serait de dire : “61% des Grecs ont rejeté vos propositions, j’ai essayé d’aller au-delà de ce que vous proposiez et ils ont encore dit “non”, alors aussi longtemps que l’allègement de la dette de la Grèce ne sera pas sur la table, je ne pourrais rien proposer d’autres aux Grecs “.

Fariba Mavaddat :
“ Il y a une école de pensée en Europe, principalement conduite par l’Allemagne, qui estime que, quoi qu’il arrive, la Grèce va se plier à toutes les réformes, à toutes les règles et régulations de la zone euro. Et une autre école de pensée, conduite principalement par la France, qui juge que nous devons être flexible. Comment cela peut-il jouer sur les négociations futures ? “

Vivien Pertusot :
“ Et bien nous avons dejà vu comment cela pouvait se passer. La proposition que le gouvernement grec a mise sur la table avait été apparemment largement négociée avec la Commission et le gouvernement français, alors vous voyez ce que ça peut donner.
La position la plus positive est d’essayer d’aider la Grèce à comprendre comment elle peut rendre la proposition acceptable aux plus refractaires et c’est peut-être la seule façon de faire pour que cela fonctionne. C’est assez nouveau qu’un pays admette presque publiquement qu’il aide un autre pays en lui trouvant une sortie de crise. Dans ce cas s’il y a bien un pays qui peut le faire, c’est la France “.

Fariba Mavaddat :
“ La Grèce espère obtenir plus de 53 milliards d’euros pour sa dette jusqu’en 2018, mais après ? “

Vivien Pertusot :
“ Je pense que vous parlez de la question des 54 milliards. Il est vrai que Tsipras demande principalement de financer sa dette. Il a toujours pensé que la dette ne durerait pas et qu’il fallait trouver un accord sur cette question. C’est une chose. La seconde : c’est bien d’avoir peut-être cet accord et avec un peu de chance nous l’obtiendrons, mais que se passera t-il après… Tant qu’il n’y aura pas eu une discussion sérieuse avec la Grèce sur comment changer l‘économie, comment la Grèce peut produire de tout, peut attirer les investisseurs étrangers on en sera toujours au même point. Et d’un autre côté, comment va-t-on changer l’administration, comment être sûr qu’elle soit plus efficace, en terme de perception des impôts, de gestion du pays, tout ce que l’on peut faire à court terme au niveau européen “.

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