En patrouille avec les pisteurs de Courchevel

Les pisteurs de Courchevel testant leur DVA (Détecteur de Victimes d'Avalanche)
Les pisteurs de Courchevel testant leur DVA (Détecteur de Victimes d'Avalanche) Tous droits réservés Vincent Coste/Euronews
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Par Vincent Coste
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Cet hiver, dans les Alpes, des avalanches ont fait de nouvelles victimes dans des zones hors pistes.

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Cet hiver, dans les Alpes, des avalanches ont fait de nouvelles victimes dans des zones hors pistes. Dans les stations de sports d’hiver, les pisteurs secouristes redoublent d’efforts pour sécuriser les domaines. C’est ce que nous avons constaté auprès des équipes de Courchevel. Pour vous immerger dans les différentes opérations qu’elles mènent, nous les avons filmées en 360°.

Cette saison encore, les Alpes ont été endeuillées par des avalanches qui ont causé la mort de plusieurs personnes. Ces accidents se sont produits en hors pistes. Dans les stations de sports d’hiver, la sécurité des skieurs est primordiale. Avant l’ouverture des pistes, tout est mis en oeuvre pour offrir des conditions parfaites en éliminant tous risques. Nous nous sommes rendus à Courchevel en France pour suivre pendant deux jours, les opérations de sécurisation.

Avant d’ouvrir les pistes aux skieurs, les pisteurs secouristes jouent un rôle central. Ce sont eux qui procèdent à la reconnaissance du domaine et qui évaluent les dangers potentiels.

Charges explosives

Ainsi, au petit matin, l’une des tâches des pisteurs sera de déclencher des avalanches en raison de la neige qui a pu s’accumuler durant la nuit sur et autour des pistes.

Les pisteurs utilisent notamment des charges explosives. L’utilisation de ces explosifs de 1,5 kg est spécialement encadrée et suivie par les autorités. Les charges sont conservées dans des locaux hautement sécurisés.

Nicolas Gros, chef de secteur (Saulire), nous montre comment il procède : “On relie la charge à la ligne de vie, ce qui est fait. Ensuite on va procéder à l’amorçage, poursuit-il. La mèche lente se consume entre 90 et 120 secondes au mètre, c’est le minimum pour effectuer un tir, il faut toujours le faire dans le calme, ce travail-là, il y a des gestes bien précis à faire, je m’assure qu’elle se consume et on la jette à l’endroit requis,” insiste-t-il.

Déclenchement préventif d’avalanche

La dynamite n’est pas la seule utilisée. Les pisteurs peuvent également créer par leur simple passage à ski dans des pentes où la neige s’est abondamment accumulée, des coulées. Ils sont tous équipés de matériel de sécurité comme les détecteurs de victimes d’avalanche (DVA) et les sacs airbag.

Enfin, les équipes de Courchevel peuvent également utiliser un système de déclenchement préventif d’avalanche. Un peu partout dans la station, des conduites de gaz ont été installées dans des endroits difficiles d’accès où la neige s’accumule rapidement. Déclenchée depuis le poste de contrôle situé en bas de la station, une étincelle provoque une forte détonation à la sortie du tuyau. L’onde de choc entraîne alors une avalanche.

Chiens de recherche

Parmi les pisteurs, certains ont des spécialisations comme les artificiers qui sont habilités à manipuler les charges explosives. D’autres comme François Martinal sont en charge de la formation des chiens qui sont utilisés pour retrouver les victimes d’avalanche sous les couches de neige. “Un chien d’avalanche est formé pour arriver à localiser à travers le manteau neigeux, l’odeur du corps humain, précise le maître chien d’avalanche. On va habituer le chien depuis tout petit à chercher cette odeur et à se focaliser sur elle, dit-il avant d’ajouter : Un chien peut être opérationnel à partir de 15 mois, mais je pense qu’il faut à peu près 24 mois pour avoir une bonne équipe bien opérationnelle.”

Après leurs patrouilles, les pisteurs se retrouvent dans leur local où ils débriefent les différentes opérations effectuées. Après avoir tout vérifié, le “go” pour l’ouverture de la station peut être donné.

Quelques instants plus tard, en bas, les premiers skieurs s’engouffrent dans les remontées. La journée peut commencer.

L’or blanc ?

Courchevel est l’une des plus anciennes stations françaises, elle a fêté l’année dernière ses 70 ans. Son directeur Thomas Thor-Jensen dresse le portrait du domaine skiable savoyard. “Le domaine de Courchevel, c’est plus de 100 pistes, 150 km de pistes et c’est 500 employés pour faire tourner le tout de début décembre à fin avril, indique-t-il. Sur plus de 60 millions de chiffre d’affaires, on dégage un résultat net d’environ 5 millions d’euros, tout le reste est réinjecté dans l’entreprise en termes de masse salariale, de charges de fonctionnement et d’investissement : cela dit, “l’or blanc” existe toujours, mais c’est quand même moins attractif qu‘à une époque.”

A l’issue de la dernière saison, la France s’est fait prendre la place place de domaine skiable le plus fréquenté au monde par les Etats-Unis où plus de 53,9 millions de journées-skieur ont été comptabilisées. L’Hexagone reste le premier domaine en Europe avec 52 millions de journées-skieur devant l’Autriche (49,9 millions). Lors de l’hiver 2015-2016, le chiffre d’affaires du secteur sur l’ensemble du territoire était de plus de 1,3 milliard d’euros selon l’organisme qui fédère les 250 stations françaises. Et chaque hiver, plus de 120 000 emplois dépendent de “l’or blanc” en France.

Sources additionnelles • Montage : Emma Belay et Julien Bonetti

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