ETA : cinq décennies de violences

C’est par une écrasante majorité (65 voix d‘écart) que le Parlement du Pays basque espagnol a voté ce jeudi en faveur d’une résolution soutenant le désarmement de l’ETA. Le Parlement demande à l’organisation séparatiste basque un désarmement unilatéral, complet, définitif et vérifiable, dans les plus brefs délais. Insuffisant pour les neuf élus du Parti Populaire (PP) conservateur qui ont voté contre. “J’aurais aimé que ce Parlement demande à l’ETA de se dissoudre et de disparaître une fois pour toutes de nos vies. Les militants doivent reconnaître la douleur qu’ils ont causée. Et naturellement, ils doivent demander pardon et collaborer avec les autorités pour enquêter sur les crimes non-résolus”, a déclaré l‘élu du PP Alfonso Alonso.
Pays basque : l’adieu aux armes de l’ETA https://t.co/5q9202Btt1pic.twitter.com/W12kqiV44i
— Mediapart (@mediapart) 7 avril 2017
1959 : création de l’ETA en pleine dictature
L’organisation Euskadi Ta Askatasuna (littéralement Pays Basque et Liberté), est née en 1959 en pleine dictature franquiste. Durant cinquante ans, l’organisation séparatiste va multiplier attentats, assassinats ciblés, enlèvements et extorsions au nom de l’indépendance du Pays basque et de la Navarre. A ce jour, l’ETA est tenu responsable de la mort de près de 850 personnes.
En juin 1997, l’assassinat d’un jeune élu conservateur, Miguel Ángel Blanco, provoque des manifetations populaires sans précédent contre le groupe terroriste.
Moins de dix ans plus tard, le 22 mars 2006, l’ETA annonce un cessez-le-feu permanent. Mais la trêve vole rapidement en éclats après un attentat à l’aéroport de Madrid. Bilan : deux morts. Le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero met un terme aux négociations entamées avec l’organisation séparatiste basque. “J’ai ordonné la suspension de toutes les initiatives pour développer ce dialogue. J’ai dit depuis le début que le gouvernement savait que serait un processus long, dur et difficile. C’est un jour difficile”, déclarait alors le chef du gouvernement espagnol.
2011 : ETA met un terme à son activité armée
Le 20 octobre 2011, l’ETA annonce “l’arrêt définitif de son activité armée” sans conditions et propose à Paris et Madrid de s’engager sur la voie du désarmement. En contrepartie, l’organisation réclame une amnistie collective pour ses prisonniers.
À ce jour, la justice espagnole estime à plus de 200 le nombre de crimes non-résolus commis par l’ETA. Pour tenter d’y faire la lumière, l’Audience Nationale, le haut tribunal espagnol, a ouvert une enquête à Madrid sur le désarmement annoncé par l’organisation séparatiste basque.
“Désarmement” d'ETA samedi: grand flou sur un scénario à la portée historiquehttp://u.afp.com/4Qiw #AFPpic.twitter.com/tBUWB4hS3P
— AFP Bordeaux (@AFPBordeaux) 7 avril 2017
Avec AFP