Le vrai visage de l’Homme de Cro-Magnon

Le vrai visage de l’Homme de Cro-Magnon
Tous droits réservés Crédit : Froesch/Charlier/Visualforensic/UVSQ/Lancet
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Par Vincent Coste
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Notre ancêtre, vieux de 28 000 ans, souffrait d'une maladie génétique qui occasionnait des nodules sur son visage

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A quoi ressemblait notre lointain ancêtre, l’Homme de Cro-Magnon ? Le docteur Philippe Charlier et son équipe viennent de nous donner la réponse ce vendredi. En effet, le visage de ce dernier était marqué par de nombreux neurofibromes, des tumeurs bénignes et multiples, selon les conclusions d'une étude publiée dans The Lancet par les chercheurs français.

Froesch/Charlier/Visualforensic/UVSQ/Lancet

L'Homme de Cro-Magon, dont les restes ont été découverts il y a exactement 150 ans (1868) aux Eyzies en Dordogne, dans le Sud-Ouest de la France, souffrait de la maladie de Recklinghausen. Cette maladie génétique est propice à la formation de nodules. Et l'une de ces malformations est à l'origine d'un stigmate particulièrement visible sur le crâne de Cro-Magon 1, datant d'environ 28 000 ans. En effet, une zone d’érosion osseuse est très reconnaissable sur le front, comme l'atteste la reproduction du crâne ci-dessous :

Moulage du crâne de Cro-Magnon 1, Musée de l'Homme, Paris

Ainsi l'Homme de Cro-Magnon "présente une lésion au niveau du front qui correspond à la présence d'un neurofibrome", qui aurait érodé l'os pour Philippe Charlier.

L'équipe dirigée par le docteur Charlier a pratiqué sur le crâne du premier représentant des Homo sapiens, "l'Homme moderne", un examen anthropologique et médical direct. Un micro-scanner a été également réalisé au Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN). Les données collectées ont été ensuite comparées avec d'autres sources, pour ensuite proposer le diagnostic.

Puis, les scientifiques ont "réalisé une reconstitution réaliste de la face de cet homme d'âge moyen, en tenant compte de sa pathologie" a expliqué le maître de conférences de l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ). Par contre, les chercheurs ont admis un "parti pris", celui de présenter cet homme moderne "avec une barbe abondante".

Philippe Charlier, expert en médecine légiste, s'est illustré à de nombreuse reprises ces dernières années pour ses études portant sur des personnages historiques tels que Richard Cœur de Lion ou Diane de Poitiers. Plus récemment, le docteur Charlier et ses collaborateurs ont pu se rendre à Moscou pour étudier les restes d'Hitler.

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