Record de mortalité des abeilles en France : colère des apiculteurs

Photo prétexte : manif des apiculteurs 7/06/2018 à Paris.
Photo prétexte : manif des apiculteurs 7/06/2018 à Paris.
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Par Joël Chatreau
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2018 est une année record pour la mortalité des abeilles en France. Les apiculteurs, désoeuvrés mais énervés, sont à Paris ce jeudi pour se faire entendre du gouvernement. La survie de la profession est en jeu.

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Les apiculteurs français sont piqués au vif. Ils se sentent seuls face à l'hécatombe de plus en plus catastrophique parmi les abeilles, et dénoncent le silence assourdissant des autorités. Alors, nombre d'entre eux sont allés directement frapper à la porte du gouvernement le jeudi 7 juin à Paris, afin de réclamer la mise en oeuvre d'un plan de soutien exceptionnel à la profession sinistrée, et cela de toute urgence.

L'Union nationale de l'apiculture française (l'Unaf), à la tête du rassemblement organisé sur l'Esplanade des Invalides, s'alarme d'une année record pour la mortalité. Elle frappe l'ensemble du territoire, et en Bretagne, c'est carrément "Waterloo, morne plaine" : on y découvre à la sortie de l'hiver que pas moins de 20 000 colonies d'abeilles ont été décimées. Les néonicotinoïdes sont dans le collimateur des apiculteurs car ils s'attaquent directement au système nerveux des abeilles, ce qui désoriente totalement ces pollinisateurs essentiels et finit par les tuer... en masse.

En une trentaine d'années, la mortalité est passée de 5 à 60% environ

Le constat est simple. Avant l'utilisation massive des insecticides à partir des années 1990, la mortalité dans les ruches était d'environ 3% à 5%. Cette année, selon les estimations de l'Unaf, les pertes ont grimpé à 60%, voire à 90% dans certains endroits. Le déclin est donc spectaculaire mais les apiculteurs estiment que les pouvoirs publics ne se rendent pas compte de l'ampleur de la catastrophe. Le député européen d'Europe Ecologie Les Verts, Yannick Jadot, qui est particulièrement sensibilisé au problème en étant élu en Bretagne, accuse même le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, de rester dans "un déni de réalité".

La loi sur la biodiversité, votée en France en 2016, a prévu l'interdiction des néonicotinoïdes à partir du 1er septembre prochain, mais avec des dérogations éventuelles, au cas par cas, jusqu'au 1er juillet 2020. Sur le plan européen, trois néonicotinoïdes, clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride, seront interdits à partir de décembre prochain dans toutes les cultures de plein champ.

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