Apprendre la langue russe : un défi !

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Par Sergey Shcherbakov
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Y a-t-il une demande pour apprendre le russe aujourd'hui dans le monde ? Qui veut s'initier à la langue de Pouchkine et de Tolstoï ? Comment l'étudier depuis l'étranger ? Des réponses dans cette édition de Learning World.

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Communiquer dans la langue de l'autre facilite les échanges et quand elle est parlée dans une grande région du monde, elle acquiert une autre dimension : c'est le cas du russe qui est maîtrisé par plus de 300 millions de personnes à l'échelle de la planète - principalement, dans les anciennes républiques soviétiques, en Europe et outre-Atlantique -.

Et nombreux sont ceux qui veulent l'apprendre. À l'Université d'État de Saint-Petersbourg, chaque année, plus de 1500 étudiants étrangers viennent sur place du monde entier pour apprendre le russe.

Études en Russie

Certains veulent pouvoir découvrir la littérature russe en version originale, d'autres y voient un moyen de faciliter leur parcours professionnel. Ted, un jeune Suédois, veut devenir concepteur de jeux sur ordinateur. "Je crois que la Russie dans son ensemble est synonyme de nombreuses opportunités et je crois que la maîtrise de la langue russe, c'est quelque chose qui est recherché et je veux l'utiliser dans ma carrière," indique-t-il.

L'Université accueille des étudiants originaires de plus de 60 pays d'Europe, Amérique et Asie comme Trenton, un Américain qui étudie la communication internationale. "C'est vraiment un défi," renchérit le jeune homme. "Le russe n'est pas une langue facile à apprendre pour quelqu'un qui est de langue maternelle anglaise, donc, je me suis dit que ce serait un atout fantastique pour pouvoir trouver un emploi," précise-t-il.

Plateforme en ligne

Mais qu'en est-il de ceux qui veulent s'initier au russe sans pour autant venir en Russie ? Une solution existe grâce aux nouvelles technologies. À Moscou, l'Institut national de la langue russe Pouchkine est une institution : ses méthodes d'enseignement du russe pour les étrangers ont valeur de référence.

Tous ses travaux ont été condensés dans une plate-forme internationale en ligne destinée aux élèves et aux enseignants.

"Nos enquêtes montrent que la demande en personnel parlant russe à travers le monde et dans tous les domaines s'élève aujourd'hui à environ 125 millions de personnes," déclare Margarita Ruseckaya, rectrice de l'Institut Pouchkine. "Nombreux sont ceux qui aimeraient venir à Moscou pour étudier dans notre Institut, mais ils n'en ont pas tous la possibilité : c'est pour cela que nous avons créé notre plateforme PushkinOnline, c'est une école en ligne pour la langue russe : elle est gratuite et accessible à tous !" insiste-t-elle.

En Allemagne aussi...

Selon des estimations, l'Allemagne compte 4 millions de Russophones. Près de trente ans après l'effondrement du bloc soviétique dont Berlin garde encore les traces, la demande en cours de russe est forte, y compris parmi les Allemands de souche.

Il y a ceux qui l'étudient pour mieux apprécier la culture russe, mais la plupart ont des raisons plus pragmatiques.

"En Allemagne, nous avons de bonnes conditions d'apprentissage de la langue russe," estime Brigitte Dressler, professeure à l'Université internationale des sciences appliquées de Berlin. "Dans de nombreux Länder, elle fait partie des langues qui peuvent être enseignées à l'école primaire : c'est notamment le cas à Berlin," poursuit-elle. "Je travaille dans une université et nous voulons montrer aux étudiants que le russe leur donne de meilleures perspectives de carrière," fait-elle remarquer.

Fin novembre, une Semaine de la langue russe s'est tenue à Berlin : cet événement annuel co-organisé par une agence gouvernementale russe a réuni des professeurs de langues slaves venus de toute l'Europe.

"Notre organisation, c'est l'équivalent de l'Alliance française ou de l'Institut Goethe pour la langue russe, bien entendu," explique Eleonora Mitrofanova, directrice de l'agence Rossotrudnichestvo. "Nous avons des bureaux dans 81 pays et notre mission est d'enseigner le russe : il y a une demande en la matière et nous essayons d'y répondre par le biais de nos cours, mais aussi, principalement, en formant les enseignants locaux et en mettant à disposition des manuels actualisés," souligne-t-elle.

Journaliste • Sergey Shcherbakov

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