Grippe espagnole : 100 ans et des questions

Grippe espagnole : 100 ans et des questions
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Par Euronews
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Cent ans après la pandémie qui décima jusqu'à 2% de la population de la planète, la communauté scientifique se penche encore aujourd'hui sur les leçons à tirer de la grippe espagnole.

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Cent ans après, la communauté scientifique se penche aujourd'hui encore sur la grippe espagnole dont le bilan est estimé entre 50 et 100 millions de morts, soit environ 2 % de la population de la planète en 1918.

Le monde était alors en guerre,la pandémie fut baptisée "grippe espagnole", mais son origine demeure inconnue.

John Maxwell Hamilton, historien : Louisiana State University : "Huit millions d'Espagnols sont morts de la grippe. mais ce n'était pas une grippe "espagnole". La raison pour laquelle on l'appelait grippe espagnole est que l'Espagne était un pays neutre et qui n'avait pas de censure. Les pays belligérants - les États-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, et ainsi de suite - appliquaient la censure, et ils ne voulaient pas que trop d'informations sur la grippe ne perturbent l'effort de guerre."

Selon toute probabilité, le virus de la grippe espagnole a muté d'une souche qui touchait à l'origine des oiseaux aquatiques. Le virus se développait depuis des mois et touchait déjà toute la planète lorsqu'il a été reconnu à l'automne 1918 par les médecins qui commencèrent à parler d'une pandémie d'infections respiratoire chez l'homme sur tous les continents.

Chris Chiu, spécialiste en maladies infectieuses, Imperial College London : "C'était à la fin de la Première Guerre mondiale, les gens avaient beaucoup souffert et beaucoup souffraient de malnutrition."

"Si vous avez déjà été exposé à une souche semblable de la grippe, vous êtes susceptible d'avoir une certaine protection immunitaire et donc, en 1918, pour cette nouvelle souche du virus, les gens n'avaient aucune protection préexistante et les effets de la maladie étaient beaucoup plus graves."

Les pandémies de grippe surviennent de façon récurrente depuis le IXe siècle et personne ne peut prédire ou exclure un retour de la "grippe espagnole".

Si un virus comparable à celui de 1918 touchait l'homme aujourd'hui, il faudrait entre cinq et six mois pour mettre au point un vaccin.

Seule une identification au plus tôt du virus permettrait de diminuer le lourd bilan d'une nouvelle pandémie.

Selon Chris Chiu : "Si une souche complètement nouvelle apparaissait et nous arrivait d'oiseaux et de porcs, une pandémie serait alors possible et le virus infecterait la majorité de la population mondiale parce que le virus a tellement changé que personne ne reconnaîtrait qu'il s'agit d'une souche déjà connue."

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