Dakar: Nasser, prince du désert

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Sur le bivouac, on l'appelle "Nasser". Un simple prénom, comme Elvis ou Johnny. Le Qatari Nasser al-Attiyah n'est ni une rock star ni une légende du Dakar mais il a remporté son troisième rallye-raid, jeudi, au terme d'une édition menée de bout en bout.

Sacré en 2011 et 2015, 2e en 2010, 2016 et 2018, Nasser a posé la main sur le Dakar-2019. Il a pris la pole dès la première étape et ne l'a laissée filer qu'un seul jour, au soir de la 2e étape. "Donnez-moi du sable et je suis heureux!", avait-il d'ailleurs promis avant le départ.

Après 5.000 km, dont 3.000 de secteur sélectif, dix étapes et beaucoup beaucoup de sable, c'est avec un grand sourire que le Qatari est arrivé à Lima. Aux côtés de son copilote, le Français Matthieu Baumel, al-Attiyah a dominé ce Dakar péruvien, décrochant trois victoires d'étape au passage (quatre deuxièmes places) et laissant son dauphin, l'Espagnol Nani Roma (Mini), à 46 minutes.

Avec le Français Sébastien Loeb (Peugeot) - 4 victoires sur ce Dakar - il a un temps trouvé à qui parler. Mais l'expérimenté Stéphane Peterhansel (Mini), recordman des victoires en Dakar, l'avait annoncé: "C'est celui qui fera le moins d’erreur qui gagnera à la fin."

Et à ce petit jeu-là, c'est le Qatari qui s'en est le mieux sorti. Là où Peterhansel a tanké et abandonné à la 9e étape après avoir envoyé son copilote David Castera à l'hôpital, là où Loeb a crevé trois fois puis jardiné en raison d'un pylône mal placé sur le roadbook, "Nasser" est passé sans encombre. A peine quelques minutes de perdues à chercher un point de passage obligatoire. Et voilà le Qatari qui laisse tout le monde dans ses traînées de poussière.

- "Amis avant tout" -

"On a une relation un peu spéciale depuis trois ans maintenant. Ce n'était pas évident au début mais une vraie confiance s'est installée entre nous, tout doucement. Il y a une vraie confiance, une vraie solidarité dans les moments pas faciles", raconte Jean-Marc Fortin, team manager Toyota.

"Il est hyper populaire. Il accorde toujours beaucoup beaucoup de temps aux gens. Il loge sur le bivouac et il est toujours là pour dire bonjour, discuter ou prendre un selfie", ajoute-t-il.

La preuve ? A plus de 14.000 km de Doha, de nombreux drapeaux qataris étaient agités le long des routes péruviennes.

Car al-Attiyah n'est pas qu'un pilote de talent: médaillé de bronze au tir au Jeux olympiques de Londres en 2012, ce membre de la famille royale joue aussi les ambassadeurs pour son pays.

"Nous sommes un petit pays mais, désormais, le monde entier nous connaît", expliquait-il d'ailleurs récemment avec son éternel sourire.

Même son copilote Matthieu Baumel est sous le charme.

"Avec Nasser, on ne va pas au travail: on est des amis avant tout. Quand on est dans la voiture, c'est pour se faire plaisir et il n'y a jamais de moments d'énervement", confie le Français.

"On a confiance l'un en l'autre à 100%, les yeux fermés. (...) Cette relation-là nous permet de travailler sereinement et sans stress."

Sacrés pour la deuxième fois ensemble, Baumel et al-Attiyah sont "sans doute la meilleure paire actuellement en rallye-raid", selon Fortin.

"C'est un équipage complet. Quand il faut lâcher, Nasser est probablement le meilleur pilote: il sait quand il faut attaquer, il sait faire une spéciale devant... il sait tout faire", ajoute le dirigeant belge.

Mieux, al-Attiyah a sans doute appris de ses erreurs passées. Finie l'attaque à tout va. De l'aveu de son propre copilote, "Nasser a attaqué ce Dakar avec moins de fougue."

"C'est un Dakar où il n'y a pas eu une journée où on a vraiment attaqué, où on a vraiment pris des risques pour être devant", admet Baumel. Mais ça a marché.

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