24 Heures Motos: Lucy Glöckner, plus rapide que les préjugés

24 Heures Motos: Lucy Glöckner, plus rapide que les préjugés
Par AFP
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Femme dans un sport d'hommes ? Plutôt pilote parmi les pilotes. Aux 24 Heures du Mans Motos, Lucy Glöckner a beau arriver précédée par sa réputation de "femme la plus rapide du monde", elle s'en moque: l'Allemande veut aller plus vite que tout le monde, filles comme garçons.

Au guidon d'une BMW bleu, blanc, rouge de l'équipe Gert56, bien masquée par un casque turquoise, difficile de la reconnaître. Le public du circuit Bugatti aura en effet du mal à imaginer que c'est une jeune femme de 28 ans qui serpente les virages, signant les uns après les autres d'excellents chronos.

Pourtant, Lucy Glöckner fait parler d'elle. Vendredi, son équipe a signé la pole position de sa catégorie (Superstock), avec un top 10 au classement général, devant de nombreuses machines "EWC", catégorie reine championnat du monde d'endurance, aux équipages presque tous 100% masculins.

Historique à ce niveau pour une femme. Pas pour la souriante Lucy. "Ce qui est particulier, c'est de conduire une BMW, de faire cette course mythique, d'être tout en haut du classement. Ce n'est pas le fait que je sois une femme", glisse-t-elle à l'AFP.

- "Vers le haut" -

Pour cette fille de pilote, qui a baigné dans le milieu depuis le berceau - son père lui a construit sa première moto quand elle avait trois ans ! -, c'est en effet une habitude, depuis les catégories jeunes, de bousculer la hiérarchie masculine.

"Je ne me suis jamais considérée comme étant +LA+ fille, et eux les garçons. Au contraire, ils m'ont tiré vers le haut", se souvient la pilote née dans la bourgade de Zschopau, ville de Saxe (Allemagne) bien réputée au début du XXe siècle pour son usine de... motos.

"Ses adversaires pourraient être des femmes, elle voudrait tout autant les battre", confirme à l'AFP son manager au Mans, Karsten Wolf. "Ce qu'elle veut, c'est mettre tous les pilotes derrière elle."

Son heure de gloire internationale, Lucy l'a connue lors Bol d'Or 2017, au Castellet. Ce dimanche-là, l'Allemande vole sur le circuit Paul Ricard: troisième à l'entame du dernier relais, elle pousse dans ses retranchements Sébastien Gimbert, trois sacres aux 24 Heures Motos au compteur, jusqu'aux derniers tours.

- "Jamais-vu" -

"J'ai tout donné sur ce final, et j'ai fait tous mes meilleurs chronos à ce moment-là", se rappelle Lucy Glöckner, sous l'oeil fier de son papa Holger, qui la suit sur toutes les courses. "Ce jour-là, j'ai montré ce dont j'étais capable. Pas aux autres, mais à moi-même."

Aux autres aussi. Depuis, le mot "respect" circule dans le paddock à concernant de la pilote au tout petit gabarit (1,60 m).

"Quand j'ai roulé avec elle en Allemagne, je n'en croyais pas mes yeux", raconte, ébahi, le pilote Erwan Nigon, qui s'est frotté au phénomène avant les autres. "Une fille aussi rapide, aussi performante, je n'avais jamais vu cela", ajoute-t-il, saluant une pilote "très sympa dans la vie du paddock..."

Dans son équipe, cette grande sportive, qui, lorsqu'elle ne court pas, donne des cours de moto, fait l'unanimité. "Elle fait partie de ces pilotes qui, le soir, prennent le temps de remercier chaque membre du Team", souligne Karsten Wolf, persuadé que sa pilote "a un don". "Nos motos sont adaptées aux hommes qui sont tous plus grands qu'elle, mais elle ne se plaint jamais. Elle adapte ses capacités à cela sans rien exiger."

Son coéquipier Julian Puffe, cinq ans plus jeune qu'elle mais 25 centimètres plus grand, en rigole. "C'est vrai qu'on n'a pas l'habitude de travailler avec des filles dans notre sport", dit-il. "Mais Lucy, j'ai toujours entendu parler d'elle depuis que je suis petit. Pas sûr qu'elle ait autant entendu parler de moi !"

Ce statut, Lucy Glöckner compte bien s'en servir, pour convaincre les jeunes filles de se lancer dans la moto. En Allemagne, elle a déjà pris sous son aile une apprentie pilote de 14 ans au prénom prémonitoire, Lucy. Future championne ?

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