L'Australienne Ashleigh Barty, lauréate inédite de Roland-Garros samedi, n'aurait sans doute jamais rejoué au tennis si elle n'avait pas quitté ce sport pour s'adonner au cricket, la "meilleure décision" selon elle à l'époque, il y a quatre ans.
Q: Pensez-vous que vous seriez ici si vous ne vous étiez pas éloigné un temps vers le cricket?
R: "Non absolument pas. Je ne suis même pas sûre si je serais en train de vous parler, si je ne m'étais pas arrêtée à l'époque. C'est clairement une partie de ma vie que j'avais besoin de régler, et je pense que c'est la meilleure décision que j'aie prise à l'époque, et que revenir en était encore une meilleure."
Q: Que ressentez-vous après votre victoire?
R: "Je suis sans mots. C'est incroyable. Jai fait tout ce qu'il fallait pour en arriver là, mais c'est incroyable. Les étoiles étaient alignées et j'ai pu jouer le meilleur tennis de ma vie au meilleur moment. Je n'avais jamais rêvé de me retrouver ici, assise à côté de ce trophée. Bien sûr, on a tous des rêves quand nous sommes enfants, mais là... c'est incroyable."
Q: Vous n'êtes pas très grande et vous avez servi 38 aces dans le tournoi, plus qu'aucune autre joueuse. Quel est votre secret?
R: "Déjà je ne suis pas si petite (1,66m). Je suis assez chanceuse que mon coach ait développé et créé ce jeu techniquement très solide. Du coup j'ai confiance. Ca a été une progression naturelle, devenir plus forte, pas plus grande mais plus forte, et me faire confiance notamment au service."
Q: Qu'est-ce qui vous a donné envie de revenir dans le tennis après votre exil dans le cricket?
R: "Je pense que je n'ai jamais dit que je ne rejouerais jamais au tennis. Pour moi, j'avais besoin de ce break, de vivre une vie normale parce que la vie dans le tennis n'est certainement pas normale. Je pense que j'avais besoin de grandir en tant que personne, de gagner en maturité. J'ai laissé toutes les options ouvertes. Ca a été une évolution normale pour moi de revenir au tennis. J'étais quotidiennement impliquée dans le tennis, en travaillant avec Jim (son ex-entraîneur). On entraînait tous les jours (pendant sa période de joueuse de cricket, nldr). Je frappais encore des balles, mais ce n'était pas pour moi. Cela a toujours pris une énorme place dans ma vie. Globalement, c'est juste que la compétition me manquait. Les un contre un me manquaient, les hauts et les bas, les émotions que procurent les victoires et les défaites. Elles sont tellement uniques et vous ne pouvez les avoir qu'en jouant."
Propos recueillis en conférence de presse