Législatives en Grèce : Mitsotakis futur Premier ministre

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Tous droits réservés REUTERS/Alkis Konstantinidis
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Par Euronews
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Le parti conservateur Nouvelle démocratie a infligé une défaite au Premier ministre Alexis Tsipras. Kyriákos Mitsotákis devient donc le nouveau leader de la Grèce.

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Le parti conservateur Nouvelle démocratie a infligé une défaite au Premier ministre Alexis Tsipras lors des élections générales anticipées du 7 juillet 2019. Kyriákos Mitsotákis devient donc le nouveau leader de la Grèce et promet de prendre des mesures pour stimuler la croissance du pays, qui sort d'une crise financière éprouvante.

Lire aussi : Grèce : une classe moyenne à bout de souffle après des années de crise

Selon les résultats provisoires, le parti Nouvelle démocratie obtient une majorité absolue avec 158 sièges, suivi par Syriza (86 sièges). Le Kinal (ex parti socialiste) remporte 22 sièges. Le parti communiste serait crédité de 15 sièges. Enfin le parti nationaliste Solution grecque et MePa25 (Yanis Varoufakis) obtiennent respectivement 10 et 9 députés.

Voici, ci-dessous, une carte interactive des résultats actualisés en temps réel par le ministère de l'intérieur grec.

Selon les médias grecs, le Premier ministre sortant qui subit de plein fouet les conséquences de la politique d'austérité mise en place dans le pays, a appelé son adversaire Kyriákos Mitsotákis pour le féliciter.

Tsipras vaincu, mais combatif

Le jeune leader de gauche radicale avait pourtant créé l'espoir en janvier 2015 en prenant le pouvoir en plein chaos, dans un pays abasourdi par les faillites et les plans sociaux. Mais le parti Syriza avait dû accepter les politiques d'austérité imposées par l'UE et le FMI pour redresser l'économie du pays. La signature du troisième programme de renflouement par Alexis Tsipras aura eu raison de sa popularité.

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Discours du Premier ministre grec sortant Alexis Tsipras après les premières estimationsREUTERS/Alkis Konstantinidis

"La défaite peut faire partie du combat" indique-t-il dans un discours prononcé à l'issue de la soirée électorale, ajoutant que son administration avait livré un pays avec "un taux de croissance positif et une crédibilité restaurée".

Alexis Tsipras a affirmé vouloir renforcer sa formation politique pour peser en tant que parti d'opposition, exigeant d'ores et déjà de la part du prochain Premier ministre de respecter les droits des travailleurs.

Mitsotákis, le retour de la dynastie

Trois ans après avoir pris les rênes du parti conservateur, Kyriakos Mitsotakis, perçu comme un réformateur, proche des milieux d'affaires, a promis de "relancer l'économie" et de "laisser la crise derrière nous".

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Le nouveau Premier ministre grec Konstantinos Mitsotakis célèbre sa victoireREUTERS/Alkis Konstantinidis

"Je ne vais pas demander à tous ceux qui sont partis de revenir par patriotisme, mais je leur dis n'oubliez pas votre pays car aujourd'hui, nous allons commencer à reconstruire le pays que vous avez quitté" a-t-il déclaré à l'issue de la soirée électorale.

Promettant de baisser les impôts, le nouveau Premier ministre a affirmé que la voix de la Grèce serait plus forte en Europe. De son côté, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a rappelé au nouveau leader grec qu'il restait "beaucoup à faire" pour redresser son pays, dans un message de félicitation.

L'élection de ce descendant d'une dynastie politique, signera le retour de la "familiocratie" au gouvernement grec, une tradition que Tsipras avait interrompue en accédant au pouvoir à l'âge de 40 ans. Son père Konstantinos Mitsotakis a été Premier ministre conservateur de 1990 et 1993, sa sœur Dora Bakoyannis, née Mitsotakis, a été ministre des Affaires étrangères et maire d'Athènes. Et le nouveau maire de la capitale élu début juin, Costas Bakoyannis, n'est autre que son neveu. Celui qu'Alexis Tspiras a baptisé "le prince" a juré de ne pas nommer de membres de sa famille dans son cabinet, et se défend d'être élitiste.

Ce père de famille de 51 ans entend mener son pays d'une "main forte" pour relancer l'économie et créer de meilleurs emplois. Cet ancien consultant chez McKinsey à Londres a notamment été ministre de la réforme administrative sous le dernier gouvernement conservateur d'Antonis Samaras (2012-2014). C'est dans le cadre de ses fonctions gouvernementales qu'il avait été chargé de **licencier 15 000 fonctionnaire****s sous la pression des créanciers du pays. La réduction des effectifs a été interrompue par les élections anticipées de janvier 2015 qui avaient porté un certains Alexis Tsipras** au pouvoir. Le nouveau Premier ministre conservateur promet aujourd'hui d'externaliser certains services publics.

Le parti néo-nazi Aube dorée éjecté

Troisième parti du nouveau parlement, le KINAL, né sur les cendres du parti socialiste du Pasok, remporte 22 sièges, devant les communistes et le parti MeRa25 de l'ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis. L'ancien proche de Tsipras estime que cette défaite est une punition infligée par le peuple. "Nous craignons que l'avenir soit encore plus sombre" indique-t-il, évoquant la victoire de la droite. "Jamais nous ne cautionnerons une politique qui oblige les jeunes grecs à émigrer", et d'ajouter : "nous avons fait un petit pourcentage, mais il est suffisant pour changer les choses".

D'après les résultats provisoires, le parti néo-nazi Aube dorée pourrait ne pas atteindre le seuil nécessaire des 3% pour décrocher un siège de député.

Un incident à Exárcheia

Un incident est survenu dans un bureau du vote du quartier d'Exárcheia à Athènes. Selon le ministère de l'intérieur, quatre personnes sont entrées dans une école à trois minutes de la fin du vote et ont volé une urne. Les médias grecs ont rapporté que les hommes avaient lancé une grenade fumigène contre la police. Les électeurs de ce bureau de vote devront revenir dimanche prochain pour procéder à un nouveau vote.

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