Pour une délégation tibétaine, présente à la COP25, la situation est alarmante sur le "toit du monde".
"Ce qui se passe sur le plateau tibétain a un impact partout dans le monde". C'est avec ces mots qu'une délégation tibétaine a voulu sensibiliser les dirigeants du monde entier, présents à Madrid lors de le COP25, à l'importance de ce "troisième pôle" dans le système climatique globale.
En 50 ans, la glace du "toit du monde" a reculé de 82%, selon cette délégation de l'Institut politique du Tibet. Et au rythme actuel, les deux tiers des glaciers tibétains auront disparu d'ici 2050.
Dechen Palmo, l'une des deux représentants du Tibet, affirme que les conséquences de la dégradation de l'environnement au Tibet se font déjà sentir ailleurs. "Ces dernières années, nous avons vu un certain nombre de cas où des gens meurent à cause des vagues de chaleur en Europe. Or nous avons de nombreux rapports scientifiques qui établissent un lien entre la diminution des glaciers tibétains et les vagues de chaleur en Europe" confie-t-elle.
Le "toit du monde" est aussi le principal château d’eau de l’Asie. Les hautes terres tibétaines sont ainsi essentielles pour l'approvisionnement en eau des principaux fleuves de la Région comme le Mékong, qui irrigue l'Asie du Sud-Est et comme le fleuve jaune ou le Yangtsé en Chine.
Pour Tampa Gyaltsen Zamlha, l'autre membre de la délégation tibétaine, le changement climatique ne peut pas être considéré uniquement comme un problème politique. Il nous l'explique :
"Comme l’a dit notre Dalaï-lama, le climat et l’environnement sont des problèmes apolitiques qui n’ont pas de frontières géographiques. Il dit que nous devrions travailler ensemble. Nous avons tenté de rencontrer les délégués chinois pour leur dire que l’environnement est un sujet non-politique et que nous devrions marcher ensemble".