En Irlande, la percée du Sinn Fein fait tressaillir les partis traditionnels

La percée du Sinn Fein promet de rebattre les cartes en Irlande. Deux jours après les législatives, le décompte est toujours en cours en raison d'un système électoral complexe, mais la gauche nationaliste est pour la première fois au coude à coude avec les deux partis de centre-droit qui dirigent l'Irlande depuis l'indépendance. Longtemps diabolisé pour ses liens avec l'IRA, le parti s'est posé en défenseur des ménages modestes.
Vers un gouvernement de coalition
Sans aucune majorité claire en vue, seul un gouvernement de coalition pourra prendre les rênes du pays, et le Sinn Fein se cherche déjà des alliés. Parmi eux, de petites formations comme le parti vert, qui entend bien imposer ses revendications.
« Il est très difficile de savoir quel gouvernement sortira de ces élections, reconnaît son chef, Eamon Ryan. Mais quels que soient les élus, ils devront en discuter dans les prochaines semaines et trouver une solution. Et quelle que soit la formation, nous défendrons un changement radical dans ce pays vers plus d'écologie. »
Le parti du Premier ministre sortant Leo Varadkar a défendu son bilan dans un pays qui a remonté la pente depuis la crise financière. Mais les préoccupations sociales demeurent.
Le Fine Gael paie sa baisse de popularité
« Sous le Fine Gael, ces huit ou neuf dernières années, le chômage est passé de 15 à 5 %, rappelle Gabin Reilly, journaliste politique chez Virgin Media_. Globalement, il ne serait pas correct de dire que l'Irlande va mal. Le problème pour le Fine Gael, c'est que les gens ne voient pas l'amélioration. Ils sont inquiets du coût de la vie et même si les revenus ont augmenté, ils n'ont pas l'impression de s'en sortir mieux. »_
Vers un référendum ?
Le parti de centre-droit n'en exclut pas moins un coalition avec le Sinn Fein. Quant à ce dernier, s'il parvient à former un gouvernement, il promet d'organiser un référendum sur la réunification des deux Irlandes. « Les préparatifs doivent commencer dès maintenant », assure Mary Lou McDonald.