Pour contenir le coronavirus, l'Allemagne mise à fond sur les tests, comme la Corée du Sud

Préparation de tests de Covid-19 dans un laboratoire médical à Gross-Gerau - land de Hesse en Allemagne - le 9 mars 2020
Préparation de tests de Covid-19 dans un laboratoire médical à Gross-Gerau - land de Hesse en Allemagne - le 9 mars 2020 Tous droits réservés Photo by Torsten Silz / AFP
Par Joël Chatreau
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Les autorités sanitaires allemandes s'appuient sur le succès de leurs homologues de Corée du Sud pour contrer le Covid-19. Elles veulent passer à la vitesse supérieure en effectuant dès que possible environ 200 000 tests par jour. Ce serait une performance.

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Etre vue comme une bonne élève par les autres pays européens pour sa manière de contrer l'avancée spectaculaire du nouveau coronavirus ne lui suffit pas. L'Allemagne met les bouchées doubles, prenant exemple sur la Corée du Sud, afin d'amplifier la réalisation de tests sur ses habitants. Les autorités sanitaires estiment qu'actuellement, la fourchette de dépistages pratiqués va de 300 000 à 500 000 par semaine. L'objectif à court terme est bien plus ambitieux.

Un document du ministère allemand de l'Intérieur a fuité dans la presse, et plusieurs médias révèlent que les usines tournent à plein pour fabriquer des kits de tests : il s'agirait de soumettre pas moins de 200 000 personnes par jour à ces vérifications mais en modifiant la catégorie ciblée. Jusqu'à présent, ce sont les gens ayant eu un contact avec un malade qui sont dépistés. Bientôt le seraient également toutes les personnes qui, ayant apparemment des symptômes, seraient soupçonnées d'être porteuses du Covid-19.

Kay Nietfeld/dpa via AP
Une tente médicale où sont pratiqués des tests à Berlin, le 30 mars 2020Kay Nietfeld/dpa via AP

La géo-localisation des malades ne passe pas

Ce type de stratégie, mis en oeuvre par les Coréens du Sud dès l'apparition de l'épidémie dans leur pays, semble avoir montré son efficacité. Les autorités de Séoul étaient allées encore plus loin en isolant totalement les personnes infectées, et en utilisant la géo-localisation pour faire savoir à la population dans quels lieux se trouvaient les malades.

Dans le document révélé par la presse, il est spécifié que cette méthode de géo-localisation serait "inévitable à long terme", ce qui a piqué au vif une bonne partie des Allemands, extrêmement attachés à la protection des données privées, notamment bien sûr à cause de leur horrible passé sous la dictature du IIIème Reich nazi.

Gros écueil en vue, le manque de personnel hospitalier

A ce jour, l'Allemagne est relativement épargnée par la pandémie du nouveau coronavirus, avec 66 885 cas de contamination et 645 décès, selon le tout dernier bilan du 31 mars. Il faut donc noter que son taux de létalité ne dépasse pas pour le moment 0,7%. Mais qui peut savoir comment évoluera la situation ? Si la machine à Covid-19 s'emballe comme en Italie, en France, en Espagne, alors le pays devra faire face à son plus gros problème sanitaire, le manque de personnel spécialisé en soins intensifs.

Ah, les hôpitaux ne manquent pas de lits, ils en ont plus de 25 000 avec assistance respiratoire, mais s'ils viennent à être saturés, qui fera le boulot ? Les années passent et les postes d'infirmières notamment ne sont toujours pas pourvus, 17 000 sont vacants, ce n'est pas rien ! A tel point que plusieurs établissements hospitaliers, y compris dans la capitale, Berlin, doivent faire appel à des étudiants en médecine ou à du personnel retraité.

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