Coronavirus : déconfinement jour un en France et en Espagne

Des passagers dans une rame du métro parisien le 11 mai 2020.
Des passagers dans une rame du métro parisien le 11 mai 2020. Tous droits réservés GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP
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Par Vincent Coste avec AFP
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Si de nombreuses restrictions instaurées pour lutter contre la pandémie de Covid-19 sont levées dans ces deux pays, des mesures strictes de contrôles sont toutefois toujours d'actualité.

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A partir ce 11 mai, les Français vont pouvoir se déplacer sans la moindre attestation jusqu'à 100 km autour de leur domicile, même si l'entrée en vigueur de cette mesure est repoussée à ce soir en raison d'un raté dans la promulgation de la loi sur l'état d'urgence.

En Espagne, aussi, une partie du pays retrouve ce lundi sa liberté de mouvement avec la levée de nombreuses restrictions instaurées pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Toutefois, cette journée ne marque pas le retour à la normale dans ces deux pays. Des mesures strictes de contrôle sont toujours en place.

Le Royaume-Uni, en revanche, va prolonger le confinement de ses citoyens au moins jusqu'au 1er juin, tandis que la crainte d'un rebond de la pandémie est entretenue par l'apparition de nouveaux foyers, comme à Séoul.

56 jours de confinement en France

Le confinement strict et sans précédent imposé à la population depuis le 17 mars semble avoir porté ses fruits dans l'Hexagone : le bilan quotidien des décès est tombé ce dimanche soir à 70, le chiffre le plus bas depuis cette date.

Mais avec un bilan total de 26 380 morts, l'un des plus lourds dans le monde, les principaux responsables ont appelé à la prudence, alors que des millions de Français vont sortir de chez eux et reprendre le travail pour relancer une économie nationale presque à l'arrêt depuis deux mois.

Le président français Emmanuel Macron a ainsi enjoint la population du pays à la prudence.

Déconfinement, mais maintien de mesures de contrôle

En France, la levée du confinement s'accompagne de strictes mesures de contrôle, comme les masques obligatoires dans les transports en commun ou la mise en place d'un cadre sanitaire contraignant dans les écoles. Et l'apparition de trois nouveaux foyers de contamination dans l'ouest du pays (départements de la Dordogne, de la Vienne et de la Vendée) renforce la crainte d'une nouvelle vague épidémique.

Dès 6h ce matin, le métro parisien affichait déjà quasi complet. A Châtelet les Halles, l'un des principaux nœuds de transports du centre de Paris, l'affluence était quasiment celle des jours d'avant le confinement, a constaté une journaliste de l'Agence France Presse. Les RER A et B arrivaient remplis de passagers tandis que des hauts-parleurs une voix douce demandait, en vain, de garder "un mètre de distance".

Couac de la promulgation de la loi d'état d'urgence sanitaire

Tout ne s'est passé comme l'exécutif français l'attendait ; un raté dans le processus législatif a repoussé l'entrée en vigueur effective de deux des plus importantes mesures du plan de déconfinement. En effet, la loi d'état d'urgence sanitaire n'a pas été promulguée à temps pour le déconfinement ce lundi. l'Elysée et Matignon, dans un communiqué commun, font dès lors appel "au sens de la responsabilité des Français" pour respecter certaines de ses dispositions.

Selon ce communiqué diffusé dans la nuit, le conseil constitutionnel, saisi par Emmanuel Macron notamment, ne rendra finalement son avis que lundi sur cette loi d'urgence adoptée samedi par le Parlement. Ce qui repousse à lundi soir, sous réserve de cet aval, l'entrée en vigueur de deux dispositions phare : la limitation des déplacements à 100 km et l'attestation obligatoire dans les transports en commun.

Les autre mesures du déconfinement (fin des limitations des sorties du domicile, port du masque obligatoire dans les transports en commun, etc.) entrent bien en vigueur dès ce lundi matin puisque, "compte tenu de ces circonstances exceptionnelles", un décret temporaire a été publié au Journal Officiel daté de ce 11 mai, pour les faire appliquer avec effet immédiat.

Restrictions maintenues dans plusieurs grandes villes espagnoles

En Espagne, afin de limiter les risques de propagation, seule une partie du pays est déconfinée à partir de lundi. Plusieurs grandes villes, comme Madrid et Barcelone, restent soumises à de sévères restrictions.

Au cours des dernières 24 heures, l'Espagne, qui est elle aussi l'un des pays les plus touchés avec 26 621 morts, a comptabilisé dimanche 143 morts du Covid-19, son bilan quotidien le moins élevé depuis le 18 mars.

La Ligue espagnole de football (LaLiga) a fait état dimanche de huit cas positifs au coronavirus, mais son président Javier Tebas espère pouvoir reprendre le championnat le 12 juin.

Alors que le foot européen se remet en ordre de marche après plusieurs mois d'arrêt forcé, les tests de dépistage révèlent des cas dans différents championnats, sans pour autant remettre en cause la reprise.

Le Royaume-Uni confiné au mois jusqu'au 1er juin

Le Royaume-Uni, avec près de 32 000 morts, a le bilan le plus lourd après les Etats-Unis, et la situation y reste préoccupante. Le Premier ministre britannique a annoncé ce dimanche la prolongation jusqu'au 1er juin du confinement décrété le 23 mars.

Boris Johnson a présenté un plan de déconfinement graduel, avec l'espoir de rouvrir progressivement magasins et écoles primaires début juin.

Par ailleurs, le gouvernement britannique compte instaurer prochainement une période de quarantaine obligatoire pour les voyageurs arrivant au Royaume-Uni par avion.

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Crainte d'une deuxième vague

Depuis son apparition en Chine en décembre, la maladie a fait plus de 280 000 morts dans le monde, selon un bilan établi à partir de sources officielles ce dimanche soir.

Et le risque d'une deuxième vague épidémique, évoqué par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), obsède les gouvernements, d'autant que des signes inquiétants apparaissent.

A Wuhan, la ville chinoise où le virus avait commencé à frapper, les autorités ont annoncé dimanche un nouveau cas, après plus d'un mois de répit.

En Corée du Sud, où l'épidémie avait aussi été jugulée, la capitale Séoul a ordonné des fermetures d'établissements après de nouveaux cas de Covid-19.

Et en Allemagne, souvent citée en exemple pour l'efficacité de sa gestion de la crise, le seuil critique de 50 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants a été franchi dans trois cantons.

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