En Belgique, faut-il déboulonner les statues du roi Léopold II ?

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Une pétition en ligne rassemble des dizaines de milliers de signatures. Elle réclame le retrait des ces statues à Bruxelles et appelle à reconnaître le rôle du roi dans le régime meurtrier du Congo colonial.

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Plus la moindre statue à l'effigie du Roi Léopold II à Bruxelles : c'est ce que réclame une pétition en ligne. Ravivée par les protestations en cours aux États-Unis, la polémique n'est pas nouvelle. Léopold II est jugé responsable de la mort de 10 millions de personnes au cours d'un régime colonial sanguinaire au Congo. Signée par des dizaines de milliers de personnes, la pétition exige le retrait des statues d'ici le 30 juin, date anniversaire de l'indépendance du Congo.

Roi « bâtisseur » et « exterminateur »

« Pour la majorité des Belges, c'est un roi bâtisseur parce qu'il a construit la Belgique, mais il a construit la Belgique avec une grande partie de l'argent qu'il a volé au Congo », fait valoir Mireille-Tsheusi Robert, présidente de l'association de lutte contre le racisme BAMKO.

Les associations de lutte contre le racisme appellent donc à indemniser financièrement la République démocratique du Congo. Entre 1885 et 1908, le Congo fut la propriété personnelle du Roi Léopold II qui y instaura un régime de terreur, avant de le céder à la Belgique.

Des statues dégradées

Depuis le lancement de la pétition, diverses statues ont été vandalisées, comme celle-ci, à Gand, portant les dernières paroles de George Floyd (« Je ne peux pas respirer ») et aspergée de peinture rouge sang.

À travers le pays, des rues et des arrêts de tram portent aussi le nom de l'ancien Roi des Belges. Mais pour les nationalistes flamands, il n'y a pas forcément lieu de les débaptiser.

« Cela fait partie de l'histoire de la Belgique, assure Wouter Vermeersch du Vlaams Belang. Nous sommes antiroyalistes et antimonarchistes mais nous ne faisons pas partie des gens qui veulent déboulonner des statues, changer les noms de rues et effacer l'histoire ou l'héritage culturel. »

En juin 2018, dans un geste d'apaisement, la ville de Bruxelles a autorisé une place à porter le nom du héros de l'indépendance congolaise Patrice Lumumba. Et l'ancien musée colonial a été rénové et rebaptisé pour tenter de faire oublier son passé empreint de racisme.

La pétition réclamant le retrait des statues du roi Léopold II et les demandes de réparations en faveur de la République démocratique du Congo font écho aux protestations du mouvement « Black Lives Matter » aux États-Unis. Mais il ne s'agit pas seulement de faire reconnaître les crimes du passé. Les militants demandent aussi à la Belgique de s'attaquer au « racisme institutionnel actuel ». Et des manifestations sont prévues dans les prochaines semaines pour faire entendre ces revendications.

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