"Biens mal acquis": Rifaat al-Assad, l'oncle du président syrien, écope de 4 ans de prison

Rifaat al-Assad, l'oncle du dirigeant syrien Bachar al-Assad, condamné par la justice française à quatre ans de prison, son patrimoine français est confisqué. Ce résident britannique à la tête d'un empire immobilier en Europe n'était pas présent au verdict.
Le frère de Hafez al-Assad était accusé de s'être bâti dans l'Hexagone une fortune immobilière, d'une façon illicite, ce qu'il dément. Son patrimoine français est estimé à 90 millions d'euros : deux hôtels particuliers, une quarantaine d'appartements, un château, des haras... Mais Rifaat al-Assad, 82 ans, a aussi des biens à l'étranger, principalement en Espagne et en Grande-Bretagne. Dans le cadre de l'enquête sa propriété de Marbella était perquisitionnée en 2017. Son empire immobilier est estimé à 800 millions d'euros.
La générosité du roi d'Arabie saoudite comme excuse
La question est de savoir comment cet homme qui n'avait aucune fortune familiale en Syrie a pu se bâtir un empire. Il assure qu'il doit sa richesse à la générosité d'Abdallah, le roi saoudien, qui l'aurait financé à partir de 1980 et jusqu'à sa mort en 2015.
Selon l'accusation le patrimoine français a été acquis grâce a des détournements de fonds publics syriens.
"Le boucher de Hama"
Rifaat al-Assad se présente aujourd'hui comme un opposant au régime de son neveu Bachar. Mais il a été un pilier du régime de Damas, du temps de son père Hafez al-Assad, devenant chef des forces d'élite de la sécurité intérieure, qui ont notamment réprimé dans le sang une insurrection islamiste en 1982. Il en garde un surnom, "le boucher de Hama".
Contraint à l'exil en 1984 après un coup d'Etat manqué contre son frère Hafez, il s'était installé en Suisse puis en France. La Suisse où il est poursuivi pour crimes de guerre.
Deuxième procès de "biens mal acquis"
Le procès d'aujourd'hui est la deuxième affaire de soupçons de "biens mal acquis" à être jugée en France, après le procès du vice-président de Guinée équatoriale Teodorin Obiang. Il a été condamné en février à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende.