Dans la nuit de lundi à mardi, la plus ancienne des centrales nucléaires françaises cessera de fonctionner. L'impact économique et social inquiète au plan local.
C'est ce soir, à minuit, que le second réacteur nucléaire de Fessenheim cessera de fonctionner, mettant fin à 42 ans d'exploitation de la centrale.
En un demi-siècle, le petit village d'agriculteur est devenu une petite ville structurée, dynamique, attractive.
Mais avec l'arrêt de l'activité nucléaire, habitants et commerçants de la région redoutent l'impact social et économique à venir. Sur les 650 agents EDF employés par la centrale, près d'un tiers quitteront Fessenheim, dès cet été, avec leurs familles.
Le maire, Claude Brender, réélu en mars dernier, reste optimiste pour l'avenir de sa commune : "On est encore attractif, cette crainte de voir Fessenheim dépérir, se vider de ses habitants et devenir une ville-fantôme n'est pas fondée."
Si le secteur intéresse pour sa proximité avec l'Allemagne, pour le moment, les entreprises ne se bousculent pas et les projets proposés peinent à trouver le soutien de l’État.
"On a installé une centrale à Fessenheim parce que c'est un territoire éloigné de tout, rappelle à Euronews Raphaël Schellenberger, député du Haut-Rhin. Et aujourd'hui, on n'a pas l'ambition et les investissements qui permettraient de rapprocher ce territoire des grandes villes, des grand axes de communication afin d'en faire un territoire facile à développer."
Le futur connu de Fessenheim se résume pour le moment au démantèlement. Un processus long et coûteux, sur 20 ans et pour au moins 400M€, mais non sans ambitions.
Le marché mondial du démantèlement est estimé à 200 milliards d'euros, l'expérience de la France est encore faible dans cette filière. Fessenheim peut donc représenter une occasion unique de renforcer la compétitivité française en la matière.