Ex-Yougoslavie : un quart de siècle de justice

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Par Anne-Lise Fantino
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Il aura fallu 24 ans, de 1993 à 2017, pour que le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie juge les affaires dont il a été saisi, après le conflit qui a déchiré l'ancienne république des Balkans.

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C'était une juridiction spécialement mise en place pour que les auteurs de crimes de guerre répondent de leurs actes.

Il aura fallu 24 ans, de 1993 à 2017, pour que le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie juge les affaires dont il a été saisi, après le conflit qui a déchiré l'ancienne république des Balkans.

Depuis sa création, 161 personnes ont été accusées, dont 90 ont été condamnées. 19 ont aussi été acquittées. Et sur les 52 plaintes qui ont fait l'objet d'un renvoi, 37 ont été rejetées, et 15 ont été examinées par une autre juridiction.

Carmel Agius, qui a siégé au sein du tribunal, estime que le travail accompli a permis d'apaiser un tant soit peu ce passé douloureux.

"En Bosnie-Herzégovine, une grande majorité de personnes ont évolué, et sont pleinement conscientes de la nécessité de parvenir à un certain niveau de réconciliation à la suite des événements de Srebrenica", indique Carmel Agius, "et de faire face au passé, de se réconcilier avec lui et d'aller de l'avant".

Les récits ont largement documenté le massacre de Srebrenica, lors duquel plus de 8 000 musulmans bosniaques ont été tués en juillet 1995, et dont le caractère "génocidaire" a été retenu par la juridiction.

Le tribunal a entendu 4 650 témoins au cours des 10 800 jours d'audience qui ont donné lieu à 2,5 millions de pages de retranscriptions. Mais certains s'obstinent encore à verser dans le révisionnisme.

"Il y a aussi ceux en Bosnie-Herzégovine qui n'ont pas tiré les leçons des événements de Srebrenica", poursuit-il, "mais ils passent leur énergie à les nier et tentent de réécrire de l'histoire".

Selon le juge Agius, il faudra encore du temps pour panser les blessures liées au conflit qui a déchiré l'ex-Yougoslavie, mais aussi de la volonté politique de la part des dirigeants de la région pour surmonter les divisions.

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