La "Marche pour la liberté", organisée par l'opposition, a rassemblé des dizaines de milliers de personnes.
Une semaine après la réélection contestée d'Alexandre Loukachenko au Bélarus, partisans du pouvoir et de l'opposition se sont rassemblés dans les rues de Minsk.
Les manifestants anti-pouvoir n'entendent pas relâcher la pression au Bélarus. Ce dimanche, ils étaient des dizaines de milliers à défiler dans la capitale, lors d'une "Marche pour la liberté" contre la réélection du président Alexandre Loukachenko, confronté à un immense mouvement de protestation.
Arborant le drapeau blanc et rouge, datant de l'époque pré-soviétique et devenu le symbole de l'opposition, les manifestants se sont dirigés vers le monument érigé en mémoire des victimes de la Seconde guerre mondiale. "Pars !", ont-ils simplement scandé, à l'intention du président.
Quelques minutes avant le début de cette marche, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, a fait une apparition surprise non loin de là, sur la place de l'Indépendance, devant plusieurs milliers de ses soutiens.
"Chers amis, je vous ai appelés ici non pas pour que vous me défendiez mais parce que, pour la première fois en un quart de siècle, vous pouvez défendre votre pays et son indépendance", a-t-il lancé, sous les ovations. Entouré de gardes du corps, Alexandre Loukachenko a dénoncé la volonté, selon lui, d'imposer au pays "un gouvernement depuis l'étranger".
Protestation historique
Ces derniers jours, le mouvement anti-Loukachenko a pris de l'ampleur : des chaînes humaines et des rassemblements d'opposition ont éclos partout dans le pays, tandis que des ouvriers d'usines emblématiques ont lancé des actions de solidarité.
De nombreux Biélorusses se sont soulevés contre les violences commises par les forces anti-émeutes lors des manifestations qui ont suivi l’élection, et qui ont fait au moins deux morts et des dizaines de blessés. Des hommages aux protestataires tués ont été organisés ce week-end à Minsk et à Gomel.
La victoire d'Alexandre Loukachenko à la présidentielle dimanche dernier été perçue comme largement truquée, alors que la mobilisation en faveur d'une rivale inattendue, Svetlana Tikhanovskaïa, 37 ans, a enflammé le Bélarus avant le vote. Cette dernière est désormais en exil en Lituanie.