Le temps est compté en Tasmanie pour sauver près de 200 dauphins-pilotes échoués sur le sable

Des secouristes tentent de remettre à flot des dauphins-pilotes à Macquarie Harbour - Tasmanie - le 22 septembre 2020
Des secouristes tentent de remettre à flot des dauphins-pilotes à Macquarie Harbour - Tasmanie - le 22 septembre 2020 Tous droits réservés BRODIE WEEDING/AFP
Par Joël Chatreau
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Il est rare que des globicéphales, ou "dauphins-pilotes", s'échouent en même temps en si grand nombre. Près de 100 sont déjà morts sur les bancs de sable d'une baie reculée de Tasmanie, environ 200 peuvent encore être sauvés mais l'opération en cours doit aller vite, très vite !

PUBLICITÉ

Quand des hommes viennent au secours des animaux lors d'une telle opération, de si grande envergure, c'est suffisamment rare pour le raconter. La vie de près de 200 "dauphins-pilotes" se joue en effet en ce moment sur l'île australienne de Tasmanie, et le temps est compté. Ces mammifères marins du nom scientifique de globicéphales - autrement dit de grands dauphins à tête globuleuse - se sont massivement échoués sur des bancs de sable, et près d'une centaine d'entre eux sont déjà morts.

Pris dans la nasse de Macquarie Harbour

Les scientifiques sur place indiquent que les cétacés en danger étaient scindés en deux groupes qui, l'un après l'autre, se sont laissés piéger dans la baie sauvage et reculée de Macquarie Harbour, sur la côte ouest de l'Etat de Tasmanie, à environ 200 kilomètres de l'île principale d'Australie. La passe qui mène aux eaux de la baie est très étroite et les grands dauphins s'échouent en tentant de ressortir vers la haute mer.

Kris Carlyon, un biologiste qui travaille pour les services gouvernementaux australiens, estime que sauver les globicéphales encore en vie est un vrai "défi", et que l'opération en cours pourrait prendre plusieurs jours ; elle se déroule dans de mauvaises conditions météorologiques, avec du froid et beaucoup d'humidité, mais ce climat est bon au contraire pour préserver les cétacés.

Karen Stockin, spécialiste des mammifères marins à l'Université Massey de Nouvelle-Zélande, est du même avis, comme elle l'a expliqué à l'Agence France-Presse :

Le temps ne joue jamais en leur faveur (...) Plus l'opération de sauvetage sera rapide, plus les chances de survie seront grandes

Tenter de tranquilliser puis remettre à flot

Alors tout le monde s'y met, des secouristes qui connaissent bien ces animaux, épaulés par des employés de fermes aquacoles installées aux alentours et des militants de la défense animale. Grâce à des vedettes, certains peuvent tourner autour des "dauphins-pilotes" afin de les aider à se remettre à flot. D'autres bénévoles, en combinaison de plongée, essaient d'apaiser les animaux paniqués qui se débattent sur le sable.

Les échouages de mammifères marins sont assez fréquents en Tasmanie - surnommée "l'Etat naturel" à cause de l'impressionnante richesse de sa faune et de sa flore - mais sont rarement d'une telle ampleur. Les scientifiques australiens ont donc du mal à expliquer ce phénomène : le banc de globicéphales a pu finir par se laisser enfermer dans la baie de Macquarie Harbour en s'approchant trop près de la côte pour chasser, ou bien a simplement suivi quelques congénères qui s'étaient égarés.

Commentaire TV de Sandrine Delorme

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Australie : 51 dauphins-pilotes retrouvés morts sur une plage, 46 autres cétacés sous surveillance

Des caméras pour protéger les dauphins des filets marins

La plus grande hécatombe de cétacés de l'histoire de l'Australie