Elle était présente au concert du Bataclan le 13 novembre 2015. Elle en a réchappé, mais pas totalement indemne. Catherine Bertrand cohabite avec ce traumatisme.
Chroniques d'une survivante, c'est l'exutoire qui a aidé Catherine Bertrand à retrouver un semblant de vie normale. Cette vie, elle a basculé le soir du 13 novembre 2015 au Bataclan. Catherine assistait au concert lorsqu'un commando a fait irruption dans la salle tuant 90 personnes. Elle en a réchappé, mais pas indemne. Cinq ans plus tard, elle souffre toujours de stress post-traumatique. Sa bande dessinée est parue deux ans après les attentats de Paris.
« Il a fallu que je trouve un moyen de m'exprimer pour dire : voilà ce qui se passe dans ma tête. Essayer de rendre l'invisible visible. Et je me suis servie justement du dessin pour le faire, j'ai commencé à dessiner des petites scènes que je vivais au quotidien, que ce soit avec mes collègues dans la rue, dans métro, je notais tout, je dessinais tout, j'écrivais tout. »
Elle confie aussi ses angoisses, sa phobie des transports en commun, de la foule, des bruits soudains…
« Le stress post-traumatique, ça regroupe énormément de symptômes. Surtout les bruits. Il y a les bruits, les claquements de portes, tout ce qui est soudain, les choses qui tombent, les verres qui cassent... Les enfants qui crient dans la rue, parce qu'ils s'amusent, parce qu'ils sont joyeux, eh bien nous, enfin moi en tout cas, quand j'entendais des cours d'école à la récré, des enfants qui crient, j'avais l'impression qu'ils étaient en train de se faire trucider. »