"Deal" ou "no deal" : le dimanche de la dernière chance pour la négociation post-Brexit

"Deal" ou "no deal" :  le dimanche de la dernière chance pour la négociation post-Brexit
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Par Raphaele Tavernier avec AFP
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L'Union européenne et le Royaume-Uni se prononcent ce dimanche sur le sort de leurs épineuses négociations post-Brexit, soit pour acter d'un échec aux lourdes conséquences, soit pour juger qu'un accord est encore possible, à seulement vingt jours de la rupture définitive.

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L'Union européenne et le Royaume-Uni se prononcent ce dimanche sur le sort de leurs épineuses négociations post-Brexit, soit pour acter d'un échec aux lourdes conséquences, soit pour juger qu'un accord est encore possible, à seulement vingt jours de la rupture définitive.

Aucune scénario ne peut être écarté, y compris l'annonce inattendue d'un compromis, tant ces pourparlers tendus, émaillés de coups de bluff et de dates butoirs non tenues, ont été riches en rebondissements depuis leur lancement en mars.

Mais la tendance samedi dans la soirée semblait négative. "En l'état actuel, l'offre de l'UE reste inacceptable", a estimé une source gouvernementale britannique alors que les pourparlers se poursuivaient à Bruxelles et qu'ils pourraient continuer dimanche.

"Tout accord doit être équitable et respecter la position fondamentale selon laquelle le Royaume-Uni sera une nation souveraine dans trois semaines", a-t-elle ajouté.

Signe d'un regain de tension, le ministère britannique de la Défense a annoncé, à la veille de cette nouvelle échéance, que des navires de la Royal Navy se tenaient prêts à protéger les zones de pêche nationales où pourraient survenir des tensions en cas d'absence d'accord.

La poursuite ou non des discussions doit être prise par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Boris Johnson après un entretien téléphonique dimanche, à la lumière des dernières négociations, qui pourraient continuer dans la journée.

- Compromis impossible -

Les deux dirigeants tentent depuis des jours de débloquer au niveau politique des discussions dans l'impasse.

Lors d'un dîner à Bruxelles mercredi soir, ils n'ont pu que constater à nouveau des positions "très éloignées".

Ils s'étaient cependant accordé une nouvelle chance: trois jours de négociations en plus pour arracher un accord, avant une "décision ferme" dimanche.

Ils ont depuis rivalisé de pessimisme, M. Johnson estimant un échec "très, très probable", quand Mme von der Leyen jugeait "faibles" les espoirs d'accord.

Pragmatique, la Commission a publié jeudi des mesures d'urgence pour maintenir, en cas de "no deal", le trafic aérien et le transport routier entre le Royaume-Uni et l'UE pendant six mois, ainsi que l'accès réciproque aux eaux de pêche pour un an.

Ces mesures étaient réclamées par les Etats membres, qui s'astreignent depuis des mois à rester unis derrière leur négociateur, Michel Barnier.

Selon un haut responsable européen, le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont même, pour cette raison, chacun refusé de s'entretenir avec Boris Johnson lundi dernier.

En dépit d'échanges toujours plus intensifs, le compromis semble impossible entre des Britanniques qui veulent retrouver une liberté commerciale totale et des Européens soucieux de protéger leur immense marché.

Seule certitude : le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, abandonnera définitivement le marché unique et l'union douanière le 31 décembre.

- "Souveraineté britannique" -

Sans accord commercial, ses échanges avec l'UE se feront selon les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, au risque d'un nouveau choc pour des économies déjà fragilisées par le coronavirus.

Les discussions butent sur trois sujets : l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, la manière de régler les différends dans le futur accord et surtout les conditions que les Européens exigent des Britanniques pour éviter toute concurrence déloyale.

L'UE est prête à offrir à Londres un accès sans droits de douane ni quotas à son immense marché. Mais elle veut dans ce cas s'assurer que le Royaume-Uni ne se livrera pas à du dumping en s'écartant des normes environnementales, sociales, fiscales européennes ou de celles sur les aides d'Etat.

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Si tel est le cas, elle veut pouvoir prendre des contre-mesures rapides, comme des droits de douane, sans attendre que le différend ne soit tranché dans le cadre d'une procédure d'arbitrage classique, afin de protéger ses entreprises. Londres s'y oppose fermement.

"La défense du marché unique est une ligne rouge pour l'UE", a martelé une source européenne. "Ce que nous avons proposé au Royaume-Uni respecte la souveraineté britannique. Cela peut être la base d'un accord."

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