Pollution de l'air : plusieurs milliers de personnes manifestent à Belgrade

Belgrade sous le smog.
Belgrade sous le smog. Tous droits réservés Jorgen Samso, euronews
Par Jorgen Samso, à Belgrade
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La Serbie possède l'un des taux de mortalité liée à la pollution de l'air les plus élevés d'Europe.

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Avec près de 6 500 décès prématurés chaque année, selon l'ONU, la Serbie possède l'un des taux de mortalité liée à la pollution de l'air les plus élevés d'Europe.

À Belgrade, plusieurs milliers de personne ont donc manifesté dimanche pour dénoncer cette situation et exiger des mesures. "Nous voulons un air pur pour nous, nos enfants et nos parents", expliquait au micro d'Euronews Milos Stankovic, l'un des manifestants. "La qualité de l'air est primordiale, pour nous tous", ajoutait Vesna Mitric, une autre participante.

Dans la capitale serbe, la pollution est due au trafic routier, mais aussi aux méthodes de chauffage utilisés par les habitants. Une épaisse brume toxique recouvre donc Belgrade durant les mois d'hiver, comme l'explique l'expert environemental de la Fondation RES, Aleksandar Macura : "La grande majorité des ménages possèdent des appareils de chauffage individuels qui utilisent du charbon ou du bois.C'est une source importante d'émissions primaires de particules. Et les centrales électriques en Serbie et dans toute la région sont les plus gros émetteurs de dioxyde de soufre en Europe".

Et en cette période de pandémie de coronavirus, la pollution de l'air représente une menace supplémentaire, car elle endommage d'autant plus le système respiratoire. 

Il y a beaucoup d'éléments qui montrent ce lien de cause à effet. Ainsi, plus la qualité de l'air est mauvaise, plus les effets de la pandémie de Covid-19 sont graves.
Aleksandar Macura
Fondation RES Serbie

À Belgrade, les manifestants ont marché jusqu'au siège du gouvernement, qui est régulièrement accusé de ne pas en faire assez pour limiter la pollution. Mais les choses sont en train de changer, comme le souligneAleksandar Macura :"La pression de l'opinion publique augmente vraiment. Le gouvernement a enfin compris que cette préoccupation n'allait pas disparaître."

Le gouvernement serbe n'a pas encore annoncé de plan de lutte contre la pollution de l'air dans le pays. Ceci intervient, alors que les autorités sont accusées d'avoir manipulé des données, pour abaisser les seuils de pollution considérée comme dangereuse.

Le passage à des sources de chauffage plus propres nécessitera d'importants investissements publics - et du temps. En attendant, les citoyens serbes demandent que des mesures soient prises immédiatement.

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