Découverte macabre au Canada : le chef de la nation Cowesses réclame des excuses au Pape

Archives : une robe d'enfant sur une croix dressée non loin du lieu où avait été découvert les restes de 215 enfants dans une fosse commune à Kamloops au Canada, le 6/6/2021
Archives : une robe d'enfant sur une croix dressée non loin du lieu où avait été découvert les restes de 215 enfants dans une fosse commune à Kamloops au Canada, le 6/6/2021 Tous droits réservés COLE BURSTON/AFP
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Par euronews
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Moins d'un moins après la découverte des restes de 215 corps d'enfants autochtones, le Canada fait face à une nouvelle affaire, où des centaines de sépultures ont été repérées près d'un ancien pensionnat autochtone géré par l'église catholique. La nation Cowessess réclame des excuses au Pape.

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Le Canada est à nouveau face à l'une des plus sombres pages de son histoire. Plus de 750 tombes anonymes ont été découvertes lors de fouilles sur le site d'un ancien pensionnat autochtone de Saskatchewan, dans l'ouest du pays, a annoncé ce jeudi le chef de la nation Cowessess.

"Nous avons commencé nos fouilles par géo-radar le 2 juin 2021 et en date d'hier, nous avons repéré 751 tombes non marquées", a annoncé Cadmus Delorme lors d'une conférence de presse, après cette nouvelle découverte, la deuxième en moins d'un mois dans l'ouest du pays. "Ce n'est pas une fosse commune, ce sont des tombes non-identifiées", a-t-il ajouté.

"Ces tombes étaient sans doute surmontées de stèles, mais dans les années 60, des représentants de l'église catholique ont enlevé les pierres tombales et aujourd'hui, ce sont des tombes non marquées."

Ce Mercredi soir, la communauté Cowessess de la province de Saskatchewan a annoncé avoir fait "la découverte horrible et choquante de centaines de tombes non marquées" lors de fouilles sur le site de l'ancien pensionnat de Marieval, à environ 150 km à l'est de la capitale Regina, un établissement géré par l'Église catholique jusqu'en 1997.

Cadmus Delorme, a aussi déclaré : "le Pape doit s'excuser pour ce qui est arrivé au pensionnat indien de Marieval, pour l'impact que cela a eu sur les Premières Nations, les survivants et les descendants. Des excuses sont une étape parmi d'autres sur le chemin de la guérison."

Le Pape doit s'excuser pour ce qui est arrivé au pensionnat indien de Marieval
Cadmus Delorme
Chef de la Première nation Cowessess

Cette découverte intervient moins d'un mois après la mise au jour des restes de 215 enfants près d'un autre ancien pensionnat autochtone, celui de Kamloops, en Colombie-Britannique. Cette première affaire avait provoqué une énorme onde de choc au Canada, où le sort de ces enfants autochtones, envoyés de force dans ces établissements afin d'y être assimilés à la culture dominante, avait ému toute la population.

Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a réagi après cette nouvelle macabre découverte en indiquant "avoir le cœur brisé" et "dire la vérité sur ces injustices". Le dirigeant canadien a également indiqué dans une déclaration publiée en ligne que "les découvertes faites à Marieval et à Kamloops font partie d’une tragédie plus vaste. Elles rappellent de manière honteuse le racisme, la discrimination et l’injustice systémiques auxquels les peuples autochtones ont été – et sont toujours – confrontés dans ce pays".

Un "génocide culturel" qui a fait plus de 4 000 morts

Quelque 150 000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été enrôlés de force jusque dans les années 1990 dans 139 de ces pensionnats à travers le pays, où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture.

Nombre d'entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et plus de 4 000 y ont trouvé la mort, selon une commission d'enquête qui avait conclu à un véritable "génocide culturel" de la part du Canada.

Le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines de la province de la Saskatchewan, Bobby Cameron, a dénoncé ce jeudi un "crime contre l'humanité". Il a expliqué que les responsables catholiques essayaient sans doute de cacher le nombre d'enfants qui ont été maltraités et tués dans ces institutions.

Sources additionnelles • AFP, APTN

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