Varosha, ville-fantôme symbole de la division de Chypre

Varosha, ville-fantôme symbole de la division de Chypre
Tous droits réservés euronews
Tous droits réservés euronews
Par Efi Koutsokosta avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le président turc Erdogan est en visite ce mardi dans l'ancienne cité balnéaire où des annonces sont attendues

PUBLICITÉ

Ancien joyau de la côte est de Chypre, Varosha n'est plus qu'une vaste zone de bâtiments en ruine, symbole de la division de l'île.

L'ancienne cité balnéaire appartient à l'agglomération de Famagouste. Elle est isolée depuis l'invasion turque de 1974. Autrefois haut lieu du tourisme international, elle est aujourd'hui une zone militaire sous contrôle d'Ankara.

Ses habitants, des chypriotes-grecs, ont dû partir pour échapper à la guerre il y a plus de quatre décennies. Malgré une résolution de l'ONU, qui leur accorde le droit de retour, le gouvernement turc a maintenu Varosha fermée, un moyen de pression sur la question chypriote.

"Il y a 47 ans, les habitants de cette banlieue isolée de Famagouste ont été violemment chassés de leurs maisons et de la terre de leurs ancêtres. Depuis, ni les Chypriotes grecs ni les Chypriotes turcs n'ont mis les pieds dans cet endroit. Aujourd'hui, le président turc est en visite à Varosha, où il prévoit d'annoncer d'importantes décisions, et les habitants voient leurs espoirs de retrouver leurs propriétés s'éloigner", nous dit notre correspondante _Efi Koutsokosta.

Dans ce qui était autrefois un paysage idyllique, le temps semble figé. De nombreux bâtiments menacent de s'effondrer. Un spectacle douloureux pour les habitants comme Pavlos Iacovou. Sa famille possédait un hôtel ici depuis 1948, mais il a dû fuir en 1974.

"Ça fait mal de revenir ici en tant que touriste. Je dois demander une autorisation pour visiter ma ville natale occupée. Tout me fait mal comme le fait de devoir montrer une carte d'identité pour aller sur la plage où j'ai grandi", témoigne-t-il.

Nikos Karoulas avait 12 ans lorsque sa famille a dû quitter Varosha. Aujourd'hui, il vit dans le rêve d'un pays réunifié. "Je pense qu'il est utopique d'espérer que les choses redeviennent comme avant. Ce qui est tragique, c'est que les habitants ont été abandonnés à eux-mêmes", dit-il.

Nikos nous fait visiter le front de mer, où il rencontre un vieil ami, chypriote turc, Hasan. Ce dernier dit souhaiter que les deux communautés de Chypre puissent construire ensemble un avenir commun et pacifique.

En octobre 2020, les autorités chypriotes turques ont réveillé la belle endormie en rouvrant une petite partie de la cité aux touristes. Ce mardi le président turc, lors de sa visite pourrait annonce la réouverture de nouveaux pans de la ville.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Chypre : suppression de la TVA sur une large gamme de produits de base

Erdogan reconnaît sa défaite aux élections municipales

L'opposition turque semble en mesure de conserver les villes clés, selon les résultats préliminaires