Sur le versant italien du Mont Blanc, le glacier de Planpincieux glisse lentement sur une distance pouvant aller jusqu'à 1m50 pendant les jours les plus chauds.
800 000 m3 de glace sous haute surveillance. Sur le versant italien du Mont Blanc, les autorités suivent de près l'évolution du glacier de Planpincieux, perché à 2700 mètres d'altitude.
Elles craignent notamment que le glacier s'effondre, entièrement ou partiellement, mettant en péril la vie des habitants du Val Ferret, situé en contrebas.
"Au cours de la dernière décennie nous avons vu une accélération des mouvements du glacier", explique Valerio Segor, directeur de la gestion des risques naturels de la région Vallée d'Aoste. "Ils sont de plus en plus importants et sont liés, sans aucun doute possible, au changement climatique. Il y a une augmentation importante des températures et cela provoque une formation plus rapide du flux d'eau liquide sous le glacier. Cela augmente le risque d'effondrement."
Les Alpes fortement touchées par le réchauffement climatique
Le glacier de Planpincieux glisse lentement, sur une distance pouvant aller jusqu'à 1m50 pendant les jours les plus chauds. Le sérac Whymper, un glacier de type polaire le surplombant à 4 000 mètres d'altitude, n'est pas épargné non plus : il glisse sur une distance de 2 à 20 centimètres chaque jour.
Pour surveiller ces géants de glace, les scientifiques utilisent plusieurs outils, comme des radars : "Le radar fonctionne en envoyant des ondes radio qui frappent la surface du glacier et reviennent. Le système les reçoit et nous donne une mesure 24h sur 24, 7j sur 7, des déformations superficielles, des mouvements et des vitesses du glacier", raconte Paolo Perret, glaciologue à la Fondazione Montagna Sicura.
Les régions montagneuses sont davantage touchées par le dérèglement climatique. Les Alpes ont ainsi gagné plus de 2 °C depuis le milieu du XIXe siècle, soit un réchauffement deux à trois fois plus rapide que pour le reste du globe.