Les autorités autrichiennes accusées de négligence dans la gestion de la pandémie à Ischgl

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Par euronews  avec AFP
Les autorités autrichiennes accusées de négligence dans la gestion de la pandémie à Ischgl
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C'est un marathon judiciaire qui démarre ce vendredi à Vienne : le premier procès d'une longue série pour déterminer les responsables de la gestion de la pandémie à Ischgl, station de ski huppée des Alpes autrichiennes au cœur d'un scandale.

Plus de 6000 personnes originaires de 45 pays affirment qu'elles ou leurs proches ont été contaminées par le Covid-19 au tout début de la pandémie en mars 2020; elles dénoncent la négligence des autorités et la gestion chaotique de l'épidémie. Pour les familles endeuillées, le gouvernement autrichien est responsable.

"La première grave erreur est que les responsables locaux ont mis au moins 48 heures - deux jours entiers - pour réagir. Je pense que ce que les victimes attendent le plus, c'est que l'Autriche prenne enfin ses responsabilités, nous n'avons eu aucun signe en ce sens jusqu'à présent ", souligne Alexander Klauser, avocat d'une des familles de victime.

Le gouvernement autrichien nie tout manquement, il estime avoir agi en l'état des connaissances à sa disposition à ce moment-là.

Selon un rapport d'experts, une première alerte début mars 2020 a été ignorée. Les skieurs ont continué à s'entasser dans les cabines téléphériques d'Ischgl. Pour les parties civiles, tout a été fait pour minimiser la formation d'un cluster et permettre à la saison de se poursuivre comme si de rien n'était.

Quelques jours plus tard, le chancelier autrichien Sebastian Kurz décrétait un confinement local et demandait à des milliers de touristes de quitter les lieux en quelques heures, ce qui selon les victimes et leurs proches aurait précipité la catastrophe.

Dans ce scandale, cinq personnes, dont Werner Kurz, le maire d'Ischgl, font l'objet d'une enquête pour "administration intentionnelle ou par négligence de maladie transmissible ayant porté atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'autrui".

Le parquet d'Innsbruck, le chef-lieu du Tyrol, a transmis le dossier au ministère de la Justice, sans que l'on sache si des poursuites pénales seront finalement engagées.