Des défenseurs de l'environnement accusent la COP26 de "greenwashing"

Protection des forêts, neutralité carbone des entreprises... Au rythme des tambours, plusieurs centaines de défenseurs de l'environnement ont dénoncé mercredi dans les rues de Glasgow ce qu'il considèrent comme un "greenwashing" à l'oeuvre à la COP26.
Pour ces manifestants, symboliquement vêtus de vert ou munis d'ustensiles de ménage, les grandes annonces déclinées jusqu'ici à la conférence sur le climat de l'ONU prévue pour durer jusqu'au 12 novembre dans cette ville écossaise se réduisent souvent à un écran de fumée verte.
Répondant à l'appel du mouvement Extinction Rebellion, ils arboraient des pancartes demandant "des actes" ou "la fin des énergies fossiles".
"Nous devons dénoncer ces entreprises et ces gouvernements qui prétendent faire une chose - dire qu'ils ont un programme vert - mais qui (...) font en fait tout le contraire et détruisent la planète" en finançant la déforestation ou l'extraction d'énergies fossiles, a dénoncé Richard Baxter, un enseignant de 60 ans.
Plutôt que de traquer les fantômes avec l'équipement de "Ghostbusters" ("SOS Fantômes") qu'il a revêtu, il chasse ceux qui pratiquent le "greenwashing", explique-t-il à l'AFP, parce qu'il faut "de réels engagements suivis d'actions (...), pas dans dix ou vingt ans, mais maintenant".
Avec dans le viseur un réchauffement de la planète limité à +1,5°C, les pays sont sous pression pour en faire davantage afin de freiner le changement du climat et protéger les populations contre les catastrophes déjà en cours. La COP26 est à cet égard considérée comme capitale.
Après deux jours de sommet des chefs d'Etat et de gouvernement et des annonces en matière de lutte contre la déforestation et de réduction des rejets de gaz méthane dans l'atmosphère, le secteur privé s'est également mobilisé. Plusieurs centaines d'acteurs financiers se sont désormais engagés à atteindre la neutralité carbone.
Pour la militante Lou Romain, 27 ans, la solution passe par la criminalisation de l'"écocide", à savoir "la destruction de masse des écosystèmes".
"Des engagements, il y en a depuis vingt ans", explique-t-elle à l'AFP. "Il nous faut une véritable dissuasion".