Le second tour des élections législatives va offrir un duel entre la gauche unie et le camp Macron, qui devra batailler pour conserver la majorité absolue à l'issue d'un premier tour marqué par une abstention record.
Il y avait comme un air de victoire dimanche soir dans le quartier général de la NUPES qui est en bonne position à l'issue du premier tour des législatives françaises ce 12 juin. Cette coalition des partis de gauche a, en effet, fait jeu égal avec le camp présidentiel coalisé sous la bannière Ensemble! .
Regain de de forme pour la Gauche et majorité présidentielle fragilisée
Les deux listes sont ainsi sont arrivées à quasi égalité, avec 21 442 voix d'avance seulement pour Ensemble!, selon les résultats du ministère de l'Intérieur. L'alliance macroniste a remporté 25,75% des voix et la Nupes autour de Jean-Luc Mélenchon 25,66%. Le camp présidentiel pourrait perdre plusieurs dizaines de sièges comparé à 2017, et ne plus avoir la majorité absolue à l'assemblée.
La formation d'extrême droite de Marine Le Pen, le Rassemblement National (RN), décroche la troisième place, avec 4 248 626 voix soit 8,68% des suffrages exprimés. Le RN a certes réalisé un score moins important qu'à la présidentielle, mais il pourrait avoir suffisamment de sièges pour constituer un groupe parlementaire à l'Assemblée.
Avec 52, 49%, ce scrutin a été marqué par une abstention record. Moins d'un électeur sur deux s'est donc rendu aux urnes. C'est la plus forte abstention à des législatives depuis le début de la Ve République.
"Le parti présidentiel, au terme du premier tour, est battu et défait" selon Mélenchon
Le bloc constitué par Jean-Luc Mélenchon est en passe de devenir la principale force d'opposition à l'Assemblée nationale.
Avant l'officialisation des résultats par le ministère de l'intérieur, donnant la coalition présidentielle légèrement en tête, le leader insoumis avait déclaré :
"La vérité, est que le parti présidentiel, au terme du premier tour, est battu et défait. Pour la première fois de la Vème République, un président nouvellement élu ne parvient pas réunir une majorité à l'élection législative qui suit".
Ce lundi, après la publication des résultats par le ministère de l'Intérieur, ces chiffres officiels ont été la coalition de gauche qui a revendiqué la victoire. La Nupes a ainsi accusé Beauvau de "tripatouillages", en arguant notamment que le ministère "reclasse des candidats Nupes en divers gauche".
Quatre candidats de la Nupes ont été élus dès le premier tour contre un seul pour Ensemble!. Autre fait significatif, 8 triangulaires, opposant trois candidats qualifiés pour le second tour, sont possibles, contre une seule en 2017.
D'après les projections, la coalition présidentielle devrait obtenir une majorité, mais peut-être pas de majorité absolue de 289 députés. La "Macronie" pourrait rafler entre 255 et 295 sièges sur 577. Les gains de la Nupes sont eux évalués entre 150 et 210 sièges.
"Nous sommes la seule force politique en mesure d'obtenir une majorité forte et claire", a insisté la Première ministre Elisabeth Borne qui repart en campagne dès lundi dans la 6e circonscription du Calvados où elle est arrivée confortablement en tête au premier tour.
"Nous avons une semaine de mobilisation devant nous, une semaine pour convaincre, une semaine pour obtenir une majorité forte et claire" a-t-elle déclaré dimanche soir.
Mais reste à savoir jusqu'où ira le tassement pour la majorité sortante, alors qu'en 2017, La République en marche et le Modem avaient raflé plus de 32% au premier tour avant d'obtenir près de 350 députés au second. La campagne du second tour promet d'être intense.
Les candidats du Rassemblement national pour leur part n'ont pas réussi à capitaliser sur la dynamique de Marine Le Pen qui avait engrangé à la présidentielle plus de 40% des voix au second tour.
Cantonné à huit élus en 2017, le contingent de députés RN devrait cependant être nettement plus étoffé cette fois, et compter encore dans ses rangs Mme Le Pen, largement en tête dans sa circonscription du Pas-de-Calais (53,96% mais non élue au premier tour faute de votants suffisants).
Depuis son fief d'Hénin-Beaumont, elle a exhorté les électeurs à "envoyer un groupe très important de députés patriotes dans la nouvelle Assemblée nationale".
"J'invite les électeurs à ne pas choisir entre les destructeurs d'en haut et les destructeurs d'en bas, à ne pas choisir entre ceux qui veulent vous priver de vos droits et ceux qui veulent vous priver de vos biens" a-t-elle lancé.
Retour sur notre couverture de la soirée électorale dans le "fil direct" ci -dessous :
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Live terminé
C'est la fin de ce fil direct.
Merci de l'avoir suivi.
Bonne soirée, bonne nuit et à bientôt.
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Et s'il y avait 4 infos à retenir de ce premier tour :
- Une abstention record
- La gauche dynamisée
- La majorité présidentielle fragilisée
- La progression du Rassemblement national
Récapitulatif de la situation pour l'alliance de gauche
La coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon a réalisé une percée spectaculaire, lui permettant d'être au même niveau que le camp macroniste et d'espérer priver Emmanuel Macron de majorité absolue.
L'abstention record, qui en général touche davantage les quartiers populaires et les jeunes, important vivier d'électeurs pour la gauche, n'a pas empêché la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de transformer les promesses des bons sondages.
Selon les estimations de cinq instituts, la Nupes est au coude-à-coude, voire légèrement devant la coalition présidentielle Ensemble! en nombre total de voix, avec plus de 25% estimés.
Et peut espérer nombre de sièges avec la qualification de ses candidats dans plus de 500 circonscriptions, selon les Insoumis.
A La Fabrique, dans le Xe arrondissement de Paris, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole "avec émotion", revendiquant: "La Nupes arrive en tête, elle sera présente dans plus de 500 circonscriptions au deuxième tour, et dès lors, les projections en sièges à cette heure n'ont aucun sens sinon celui de maintenir une illusion".
Estimant que le parti présidentiel est "battu et défait", il s'est adressé en vue du second tour à "la jeunesse et tous les milieux populaires si durement éprouvés par 30 ans de néolibéralisme": "Déferlez avec vos bulletins de vote pour ouvrir tout grand la porte du futur, ce futur d'harmonie des êtres humains (...) et avec la nature".
Jean-Luc Mélenchon reste pour l'heure loin d'être Premier ministre, son axe de campagne, mais le "pari est réussi" selon Frédéric Dabi, de l'Ifop, sur LCI : "Une partie importante de l'électorat de gauche a cru à ce récit de Jean-Luc Mélenchon, la Nupes arrive à capter près de 70% de l'électorat de gauche, c'est bien au-delà de ce que pouvait faire La France insoumise à une époque où elle était rejetée par un électorat socialiste, par un électorat communiste et surtout l'électorat écologiste".
Récapitulatif de la situation pour la majorité présidentielle
En arrivant au coude-à-coude avec la coalition de gauche lors du premier tour des élections législatives, l'alliance de La République en marche, du MoDem et d'Horizons part favorite pour rester la première force de la prochaine Assemblée et garde l'espoir d'obtenir une majorité absolue.
Selon trois instituts, la coalition de gauche Nupes devance de quelques dixièmes de point les macronistes réunis sous la bannière Ensemble!. Mais le faible écart a rassuré les troupes d'Emmanuel Macron, dimanche soir, qui estiment avoir montré leur solidité et endigué la dynamique mélenchoniste mise en évidence ces derniers jours par les sondeurs.
"Nous sommes la seule force politique en mesure d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale", a martelé la Première ministre, Elisabeth Borne, depuis le siège parisien de La République en marche.
"Ce sont nos valeurs qui sont en jeu: la liberté, l'égalité, la fraternité et la laïcité", a voulu dramatiser la cheffe du gouvernement, en estimant que "comme cela ne s'était jamais produit dans l'histoire politique de notre pays, nous avons face à nous une confusion inédite entre les extrêmes".
La République en marche a indiqué qu'elle ne donnerait pas de consigne nationale mais "au cas par cas" dans les circonscriptions où s'opposeront des candidats du RN et Nupes dimanche prochain, en défendant un "Front Républicain contre les extrêmes".
Des sueurs froides avaient gagné la macronie à mesure d'une campagne jugée poussive, sans dynamique, certains s'interrogeant sur la stratégie de reporter le plus tard possible le top départ de la bataille électorale.
Le score obtenu dimanche par la majorité sortante témoigne de ces ratés, puisqu'elle obtient environ 1 à 3 points de moins qu'Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle le 10 avril.
Par rapport aux législatives de 2017, la déperdition est encore plus nette: 5 à 7 points de moins.
Et si l'espoir de conserver une majorité absolue - 289 sièges - dimanche prochain demeure, il devient ténu: les projections des sondeurs accordent entre 260 et 310 députés à la coalition Ensemble!.
Le sort des ministres et ex-ministres
Les 15 membres du gouvernement qui concourent au scrutin jouent leur poste ministériel, qu'ils perdront en cas d'échec à se faire élire dimanche prochain.
Elisabeth Borne, arrivée en tête dans la sixième circonscription du Calvados, est largement favorite. De même pour Olivier Dussopt (Travail) en Ardèche, Marc Fesneau (Agriculture) dans le Loir-et-Cher, Gérald Darmanin (Intérieur) dans le Nord, Brigitte Bourguignon (Santé) dans le Pas-de-Calais, Franck Riester (Commerce extérieur) en Seine-et-Marne ou Justine Bénin (Mer) en Guadeloupe.
Damien Abad, ex-LR, devance de près de dix points son adversaire Nupes et part également favori pour conserver son poste.
Selon un sondage Ifop, Olivier Véran (Relations avec le Parlement) est en tête dans l'Isère.
Mais la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, est en grande difficulté dans l'Essonne, devancée de dix points par Jérôme Guedj (Nupes), de même que le ministre de l'Europe, Clément Beaune, derrière la candidate Nupes, selon deux sondages Ifop.
Parmi les personnalités de la macronie, les anciens ministres Christophe Castaner (Alpes-de-Haute-Provence), Brigitte Klinkert (Haut-Rhin), Joël Giraud (Hautes-Alpes) ou la MoDem Geneviève Darrieussecq (Landes) sont en ballotage favorable. Idem pour le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, dans le Finistère, ou Eric Woerth, ex-LR, dans l'Oise.
A contrario, Jean-Michel Blanquer a été sèchement éliminé dès le premier tour dans le Loiret, ainsi que l'ancienne ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, dans le Val-de-Marne.
Le résultat de dimanche soir est ainsi apparu en trompe l'œil pour plusieurs responsables de la majorité: d'un côté, Emmanuel Macron est en passe de réussir son pari de reconduire une majorité à l'Assemblée, ce qui n'était pas arrivé depuis 15 ans.
Mais l'espoir que La République en marche obtienne à elle seule la majorité absolue est devenu illusoire, les marcheurs devant compter sur les troupes du MoDem et surtout celles d'Edouard Philippe pour espérer atteindre les 289 sièges.
Les députés devront par ailleurs faire face à un puissant groupe de gauche, à rebours de la dernière législature.
Pire: le risque que leur majorité ne soit que relative complique singulièrement la tâche de la macronie.
Seul exemple dans l'histoire de la Ve République : les élections législatives de 1988, lorsque les socialistes et leurs alliés n'étaient pas parvenus à obtenir une majorité absolue. A l'époque, un mois et demi après la réélection de François Mitterrand, la majorité présidentielle était arrivée en deuxième position au premier tour.
Le gouvernement de Michel Rocard avait alors dû faire des alliances avec le centre-droit pour faire voter ses textes, souvent à l'aide de l'article 49.3 de la Constitution.
Un récapitulatif de la situation à l'extrême-droite
Le Rassemblement national a progressé au premier tour des législatives en réunissant plus de 20% des voix (13,2% en 2017) mais reste à la troisième place, derrière la majorité sortante et la Nupes.
Sur la lancée de ce score, le parti d'extrême droite espère obtenir un groupe à l'Assemblée nationale pour la première fois depuis 1986. Pour cela, il doit obtenir au moins 15 députés.
L'institut Harris crédite le RN de 23 à 45 sièges, Elabe lui donne entre 15 et 30 sièges. Mais l'institut Ifop est moins optimiste et lui donne entre 5 et 25 sièges.
Depuis son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Marine Le Pen a jugé que le second tour lui "offrait la possibilité d'envoyer un groupe très important" du RN à l'Assemblée.
La majorité présidentielle sortante Ensemble! et l'alliance de gauche Nupes, au coude-à-coude, réuniraient entre 23,5 et 25,2% des voix, devant le RN, donné à plus de 20%, selon le ministère de l'Intérieur sur la base de 84% des électeurs inscrits.
Le RN n'a donc pas réussi à transformer l'essai de la présidentielle, où Marine Le Pen a engrangé 41,5% des voix au second tour, un score inégalé (23,1% au premier).
Mais l'érosion est moins forte qu'en 2017 : Marine Le Pen avait réuni 21,3% des voix au premier tour de la présidentielle (34% au second) mais n'avait obtenu que 13,2% aux législatives, et 8 députés.
Marine Le Pen, qui se représentait dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, manque de peu sa réélection dès le premier tour, où elle a réuni 53,96% des voix.
Elle pâtit elle aussi de la forte abstention, d'environ 53% au niveau national, qui est défavorable au RN dont l'électorat, classes populaires et jeunes en tête, est plus enclin à bouder les urnes.
Eric Zemmour, qui se présentait dans la 4e circonscription du Var, a été éliminé, tout comme Guillaume Peltier dans le Loir-et-Cher et Stanislas Rigault dans le Vaucluse, marquant un échec retentissant pour le parti Reconquête!.
"Les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, mais nous venons de poser un drapeau dans chaque circonscription de France", a commenté M. Zemmour depuis Cogolin (Var), en appelant à "se battre" contre les "50 nuances de gauchisme" en France.
RAPPEL : les conditions pour être élu
Certains candidats (Marine Le Pen, Manuel Bompard...) ont obtenu plus de 50% des voix lors du premier tour de ces législatives.
Et pourtant, ils ne sont pas automatiquement élus.
Pourquoi ?
Retour sur les règles électorales :
Pour être élu dès le premier tour de scrutin, le candidat devra recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés mais aussi et surtout un nombre de voix égal au quart des électeurs inscrits.
Au second tour, la majorité relative suffit pour être élu.
5 choses à retenir du premier tour
- Abstention record
Moins d'un électeur sur deux s'est rendu aux urnes dimanche. L'abstention au premier tour des législatives a battu un nouveau record pour se situer entre 52,1% et 53,2%, selon les estimations. Elle est légèrement plus forte qu'il y a cinq ans lorsqu'elle avait atteint la barre des 51,3%. Au second tour, elle avait même atteint 57,36%. Lors de la présidentielle d'avril, il y avait eu un rebond de la participation (26,3% d'abstention au premier tour), qui aura donc été de courte durée. Depuis l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral en 2002, les électeurs peinent de plus en plus à mobiliser pour désigner leurs députés à l'Assemblée nationale.
- La gauche en tête
Unie sous la bannière de la Nupes (LFI, PCF, PS et EELV), la gauche est arrivée au coude-à-coude voire légèrement en tête du premier tour avec un peu plus de 25% des voix, face à la majorité présidentielle sortante. Le leader de cette alliance, Jean-Luc Mélenchon, qui avait présenté les législatives comme le "troisième tour de la présidentielle", a aussitôt appelé les électeurs de gauche "à déferler dimanche prochain" pour le second tour. Si les estimations se confirmaient, ce serait la première fois qu'un parti ayant gagné la présidentielle n'arriverait pas en tête au premier tour depuis le début de la Ve République.
- Majorité pas garantie
Les projections des instituts de sondage pour le second tour ne garantissent pas une majorité absolue pour Ensemble!. Selon les projections, la majorité sortante se trouverait dans une fourchette entre au moins 255 et au maximum 310 sièges. Si Ensemble! n'atteint pas la barre des 289 sièges, cette confédération n'aurait qu'une majorité relative et pourrait être contrainte de chercher des alliés, par exemple du côté des Républicains, qui ont obtenu autour de 12% des voix, soit plus de deux fois le score de leur candidate Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle mais bien moins qu'en 2017 (18,7%).
- Le RN vise un groupe
Derrière Ensemble! et Nupes, le Rassemblement national se classe troisième avec autour de 19% des voix, soit une forte progression par rapport à 2017 (13,2%). Avec ce résultat, Marine Le Pen, qui à titre personnel aurait obtenu plus de la moitié des voix dans sa circonscription du Pas de Calais, espère obtenir dimanche prochain au moins les 15 députés nécessaires pour former un groupe à l'Assemblée nationale. Ce serait une première depuis 1986.
- Les grands perdants
Dans le Var, le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, qui avait atteint 7% des voix lors de la présidentielle, a mordu la poussière. Il est éliminé dès le premier tour, comme l'ex-ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, qui portait les couleurs de la majorité dans la 4e circonscription du Loiret. L'ancien Premier ministre Manuel Valls, également candidat de la majorité, n'a pas franchi le premier tour dans la 5e circonscription des Français de l'étranger, qui avait voté il y a une semaine déjà.

Manuel Bompard en ballotage très favorable à Marseille
C'était l'un des 7 points chauds de ce 1er tour : le scrutin dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône.
Manuel Bompard, ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, se présentait pour prendre la succession du leader insoumis. Et il est en ballotage très favorable. Manuel Bompard a obtenu près de 53% des suffrages, contre 15% pour la candidate Ensemble Najat Akodad.
Mais en raison de la faible participation, un deuxième tour est nécessaire.
Damien Abad en ballotage favorable dans l'Ain
C'était l'un des 7 points chauds de ce 1er tour : le scrutin dans la 5ème circonscription de l'Ain.
Le ministre des Solidarités Damien Abad, visé par des accusations de viol, arrive en tête du premier tour, avec 33,38% des voix,
Il sera opposé le 19 juin à la candidate Nupes Florence Pisani, arrivée deuxième avec 23,54%.
S'il l'emporte, Damien Abad sera élu pour un troisième mandat dans le Haut-Bugey.
Peu après sa nomination au gouvernement, M. Abad, principale prise de guerre de la Macronie post-présidentielle, a été accusé dans Mediapart par deux femmes d'agressions sexuelles et viols en 2010 et 2011.
Depuis, notamment faute d'enquête ouverte par le parquet de Paris, le gouvernement lui a maintenu son soutien et le ministre s'est fait plus discret dans les médias.
Eric Zemmour éliminé au premier tour dans le Var (préfecture)
C'était l'un des 7 points chauds de ce 1er tour : le scrutin dans le Var, avec notamment la candidature d'Eric Zemmour, président du parti d'extrême droite Reconquête!.
L'opération s'est soldée par un échec pour l'ancien journaliste, éliminé au premier tour .
Selon les chiffres complets de la préfecture du Var, l'ex-candidat à la présidentielle est arrivé troisième, avec 23,19% des suffrages exprimés derrière la député sortante LREM Sereine Mauborgne (28,51%) et le RN Philippe Lottiaux (24,74%).
Réaction de la Première ministre, Elisabeth Borne
En tant que cheffe du gouvernement, elle déplore le fort taux d'abstention.
A titre personnel, elle se félicite du déroulement du scrutin dans la 6ème circonscription du Calvados où les électeurs l'ont placée en ballotage favorable.
Plus largement, elle salue le résultat de la majorité présidentielle Ensemble!
"Nous sommes la seule force politique à être en mesure de décrocher une majorité forte et claire. (...)
Nous ne pouvons pas prendre le risque de l'instabilité. (...)
J'appelle toutes les forces républicaines à se rassembler derrière nos candidats. (...)
Face aux extrêmes, nous ne cèderons rien pour défendre le progrès social, la souveraineté de notre pays et la République."

Jean-Michel Blanquer éliminé dès le premier tour dans le Loiret (résultat définitif)
C'était l'un des 7 points chauds de ce 1er tour : le scrutin dans la 4e circonscription du Loiret. L'ex-ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer se présentait là, pour la première fois.
La tentative n'a pas été concluante. Il est éliminé dès le premier tour.
Estimations en terme de sièges
La coalition macroniste Ensemble! obtiendrait le plus de sièges à l'Assemblée nationale au terme des élections législatives, mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue de 289 sièges, selon les premières projections des instituts de sondage publiées à l'issue du premier tour. Ensemble ! décrocherait entre 260 et 310 sièges.
L'alliance de la gauche Nupes (LFI, PS, EELV, PCF) obtiendrait de 150 à 220 sièges, selon les différents instituts.
Les Républicains seraient la troisième force à l'Assemblée nationale, avec un minimum de 33 sièges et un maximum de 80 anticipés par ces quatre instituts de sondages.
Le Rassemblement national obtiendrait, lui, entre 10 et 45 députés, selon ces premières estimations, tandis que le parti d'extrême droite Reconquête! aurait entre aucun et un maximum de trois députés.
Il y a 577 sièges à pourvoir.
La majorité absolue est de 289 sièges.

Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé peu après Mme Le Pen.
Le chef de file du mouvement La France Insoumise s'est félicité du résultat obtenu par l'alliance de gauche qu'il a initiée.
"La vérité est que le parti présidentiel est battu et défait.
(...)
J'appelle notre peuple à déferler dimanche prochain (au second tour) pour rejeter les projets funestes de la majorité de M. Macron. (...)
Déferlez avec vos bulletins de vote pour ouvrir tout grand, les portes du futur."
La cheffe de file du Rassemblement national, Marine le Pen, a été la première à réagir, quelques minutes après l'annonce des premières estimations.
Marine le Pen demande aux électeurs de sa circonscription du Pas-de-Calais de "confirmer" son score lors du second tour des législatives. Elle est arrivée largement en tête dans sa circonscription à Hénin-Beaumont.
"Les électeurs de la 11e circonscription du Pas-de-Calais m'ont placée à 55% des voix", s'est félicitée la candidate lors d'une allocution à Hénin-Beaumont, appelant "tous (ses) électeurs à confirmer et amplifier leur vote" là où des candidats RN seront qualifiés pour le second tour, afin "d'envoyer un groupe très important de députés patriotes dans la nouvelle Assemblée nationale".
Dans son allocution, elle a souligné que son parti était en progression de 7 points par rapport à con score de 2017.

Abstention record
La participation a été historiquement basse ce dimanche pour un premier tour d'élections législatives : entre 47 et 47,5% selon les instituts.
Cela signifie une abstention à plus de 52%. Un record pour un premier tour de législatives depuis 1958.
Depuis 1993, le désintérêt n'a cessé de s'accroître pour ces scrutins, une tendance qui s'est accélérée avec l'instauration du quinquennat et l'alignement des élections présidentielles et législatives en 2002.
Conséquence: comme en 2017 (48,7% de participation), une majorité de Français en âge de voter a décidé de bouder les urnes.

URGENT
La coalition macroniste Ensemble! obtiendrait le plus de sièges à l'Assemblée nationale au terme des élections législatives, mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue en termes de sièges, selon les premières projections des instituts de sondage publiées à l'issue du premier tour.
Selon Harris pour M6/RTL, Ensemble! (LREM/Renaissance, MoDem, Horizons) recueillerait 260 à 300 sièges et l'alliance de la gauche Nupes (LFI, PS, EELV, PCF) 150 à 208 sièges.
Selon Ifop-Fiducial pour TF1/LCI, Ensemble! aurait 275 à 310 sièges et la Nupes 180 à 210.
Selon Elabe pour BFMTV/L'Express/RMC, Ensemble! s'en arrogerait 270 à 310 et la Nupes 170 à 220.
Selon Ipsos-Sopra-Steria, Ensemble! obtiendrait de 255 à 295 sièges et Nupes de 150 à 190 sièges.
URGENT
La gauche unie (25% à 26,2%) et le camp du président Macron (25% à 25,8%) arrivent au coude-à-coude au premier tour des élections législatives dimanche, sur fond d'abstention record (52,1% à 52,8%), ouvrant ainsi le jeu du second tour dans une semaine.
Les premières projections des 577 sièges donnent un avantage à la majorité sortante réunie sous l'étiquette Ensemble!, avec une fourchette de 260 à 300 sièges, devant la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes (150 à 208), selon l'institut Harris, et une fourchette de 275 à 310 pour Ensemble! et 190 à 210 pour la Nupes, selon Ifop-Fiducial.
Mais elles ne règlent pas deux grandes questions:
- le chef de l'Etat parviendra-t-il à conserver sa majorité absolue à l'Assemblée nationale?
- Et la gauche trouvera-t-elle des réserves de voix suffisantes pour envoyer, comme elle l'espère, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon à Matignon?
Comme prévu, les candidats du Rassemblement national (18,5% à 19,8%) n'ont pas réussi à capitaliser sur la dynamique de Marine Le Pen à la présidentielle, qui avait engangé plus de 40% des voix au deuxième tour. Cantonné à huit élus en 2017, le contingent de députés RN devrait cependant être nettement plus étoffé cette fois, et compter encore dans ses rangs Mme Le Pen, donnée largement en tête dans sa circonscription du Pas-de-Calais (autour de 55%).
A l'inverse, dans le sillage de la lourde chute de sa candidate Valérie Pécresse à la présidentielle, LR (11,6% à 14%) devrait perdre sa place de premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale.
URGENT
Ensemble! et la Nupes au coude à coude au 1er tour (estimations)
Macron devrait conserver une majorité à l'Assemblée, incertitude sur son ampleur (projections 1er tour)
Le point sur la situation à 19h
- Vers une abstention record
Le premier tour des législatives devrait être marqué par une abstention record, estimée entre 52,5 et 53%.
La participation au premier tour des élections législatives atteignait 39,42% dimanche à 17H00 en métropole selon le ministère de l'Intérieur, un chiffre en baisse de 1,3 point par rapport à 2017 où elle s'établissait à 40,75%. Elle est aussi largement inférieure, à la même heure, à celle des législatives de 2012 (48,31%), ainsi qu'à la participation du premier tour de la présidentielle de 2022 (65%).
Cinq instituts de sondage prévoient même pour 20H00 un nouveau record d'abstention pour un premier tour de législatives, estimée entre 52,5% et 53%, plus d'un point de plus que le précédent record de 2017 (51,3%).
- Duel entre la majorité présidentielle et la Nupes
L'alliance de gauche Nupes (LFI, PCF, PS et EELV) se présente au coude à coude dans les intentions de vote avec Ensemble!, coalition macroniste de LREM/Renaissance, du MoDem et d'Horizons.
Les derniers sondages publiés vendredi placent Ensemble! en tête en nombre de députés, mais pas nécessairement avec la majorité absolue -289 sièges sur 577- que la macronie détenait dans la précédente Assemblée nationale élue en 2017.
- Les différents scénarios
- Si M. Macron n'obtenait qu'une majorité relative, il serait contraint de composer avec les autres groupes parlementaires pour faire approuver ses textes de loi.
- Si, cas de figure le moins probable, la Nupes de Jean-Luc Mélenchon remportait la majorité absolue, Emmanuel Macron serait privé de pratiquement tous ses pouvoirs.
- Quid de l'extrême droite ?
Après que Marine Le Pen a engrangé plus de 40% des voix au second tour de la présidentielle, le Rassemblement national est, selon les derniers sondages, distancé par la Nupes et Ensemble! en vue des législatives. Il pourrait toutefois obtenir entre 20 et 40 députés, contre huit élus en 2017, et ainsi constituer un groupe parlementaire pour la première fois depuis 1986.
L'ex-candidat d'extrême droite à la présidentielle Éric Zemmour nourrit lui-aussi, dans le Var, l'espoir d'être élu député.
- Des ministres jouent leur poste au gouvernement
En comptant la Première ministre Élisabeth Borne, quinze membres du gouvernement sont en lice aux législatives et devront quitter l'exécutif en cas de défaite, conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par M. Macron.
En Guadeloupe où l'on votait dès samedi, la secrétaire d'État à la Mer Justine Benin (MoDem) est en ballottage favorable face au candidat Nupes Christian Baptiste.

Le scrutin se déroule ce dimanche en métropole, mais il a déjà eu lieu pour les Français vivant à l'étranger.
Voici ce que cela a donné :
Scènes de vote en photos




Réflexion à l'attention des abstentionnistes
Extrait de "Notre jeunesse", de l'écrivain français Charles Péguy.

7 points chauds des législatives
- Elisabeth Borne candidate dans le Calvados
Première fois pour la nouvelle cheffe du gouvernement. Elisabeth Borne est candidate au cœur du bocage normand, dans la 6e circonscription du Calvados. Originaire de Livarot, elle se défend d'être parachutée là où LREM avait obtenu l'un de ses meilleurs résultats en 2017 avec Alain Tourret, le sortant qui ne se représente pas. Elle affronte un jeune de 22 ans investi par la Nupes, Noé Gauchard, et un candidat RN, Jean-Philippe Roy. Au premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron est arrivé ici en tête avec 30,8% des voix.
- Baptême du feu pour Jean-Michel Blanquer dans le Loiret
Plusieurs membres du gouvernement sortant se soumettent pour la première fois au scrutin démocratique. Pour l'ex-ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, le baptême du feu a lieu dans la 4e circonscription du Loiret qui a toujours voté à droite depuis 1958. Du côté de Montargis, il entend conquérir le siège du sortant Jean-Pierre Door (LR), élu depuis 2002, qui ne se représente pas. Marine Le Pen (RN) est arrivée en tête dans cette circonscription au premier (32%) et au second tours (52%) de la présidentielle.
- Damien Abad joue sa survie politique dans l'Ain
Dans la 5e circonscription de l'Ain, le ministre des Solidarités Damien Abad, dans la tourmente après des accusations de viol, joue son avenir politique. Seule grosse prise de la macronie, s'il perd dans son fief électoral où il s'était imposé haut la main sous l'étiquette LR en 2017, il devra démissionner du gouvernement. Il fait face à un adversaire des Républicains, Julien Martinez. Dans cette circonscription, les électeurs ont placé Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle avec 25,4% des voix.
- Eric Zemmour à St-Tropez
Arrivé 4e de la présidentielle avec 7% des voix, Eric Zemmour a longtemps entretenu le suspense avant d'annoncer sa candidature à Saint-Tropez où il avait obtenu 14,7% au premier tour. Une circonscription où l'extrême droite a recueilli au total près de 47% des suffrages, Marine Le Pen étant arrivée première avec un tiers des voix devant Emmanuel Macron (24,1%). Le leader de Reconquête! aura face à lui un candidat RN, Philippe Lottiaux, et la sortante LREM Sereine Mauborgne.
- Manuel Bompard pour succéder à J-L Mélenchon à Marseille
Passation de témoin : l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a renoncé à se présenter aux législatives, a cédé sa circonscription à Marseille, historiquement ancrée à gauche, à son directeur de campagne, Manuel Bompard. Au premier tour de la présidentielle, le leader de la Nupes y avait obtenu plus de la moitié des voix (54,4%). M. Bompard, battu il y a cinq ans en Haute-Garonne, se défend lui aussi d'être parachuté.
- Duel à gauche à Paris
Les investitures de la Nupes ont créé des frictions. Dans la 15e circonscription du nord-est de Paris, la socialiste Lamia El Aaraje a choisi de se maintenir face à l'Insoumise Danielle Simonnet (Nupes). Le PS estime que la circonscription aurait dû être réservée à Mme El Aaraje, élue en 2021... face à Mme Simonnet. Le Conseil constitutionnel avait ensuite invalidé cette partielle en raison d'un autre concurrent qui avait indûment utilisé le logo LREM.
- La droite en voie de disparition dans les Hauts-de-Seine ?
La droite, déjà laminée à la présidentielle, pourrait être rayée des Hauts-de-Seine, un de ses fiefs historiques, sous les assauts d'Ensemble! et de la Nupes. Les Républicains, qui n'avaient gagné que deux sièges sur 13 en 2017, conquis par Thierry Solère et Constance Le Grip, tous deux ayant rejoint depuis la Macronie, ne sont pas parvenus à s'entendre avec leurs alliés centristes de l'UDI dans ce territoire de l'ouest parisien où Emmanuel Macron (37,11%) est arrivé en tête du premier tour devant Jean-Luc Mélenchon (25,77%). Le ministre Gabriel Attal se présente dans la 10e circonscription.
Paroles d'électeurs
"On a décidé de voter parce que la vie est devenue trop dure et on espère que cela fera changer les choses. On travaille tous les deux, on a trois enfants et avec la baisse du pouvoir d'achat on arrive tout juste à joindre les deux bouts".
Frédéric Cordoba, 36 ans, et Audrey Mertz, 39 ans, habitant dans le village de Saint-Georges-de-Mons (Puy-de-Dôme)
"La politique, jusque-là, je n'étais pas trop intéressée, mais les discussions avec les grandes sœurs, les amis, m'ont fait réaliser l'importance du vote".
Sophie Kane, 36 ans, employée municipale à Marseille
"C'est l'avenir de la France qui est en jeu".
Micheline Delfosse, 90 ans, habitante de Douai (Nord)
Il faudrait rendre le vote "obligatoire comme en Belgique": voter "est un devoir, comme ça on peut dire ce qu'on pense au lieu de critiquer dans le vide".
Henri Muceli, 53 ans, venu en vélo à son bureau de vote de Thionville (Moselle)

Vers une abstention record
L'abstention doit atteindre un nouveau record pour un premier tour d'élections législatives, entre 52,5% et 53% selon les estimations de cinq instituts de sondage, plus d'un point de plus que le précédent record de 2017 (51,3%).
Le taux d'abstention devrait être de 52,5% selon Harris interactive pour M6/RTL et OpinionWay pour Cnews et Europe 1, 52,8% selon Elabe pour BFMTV/L'Express/RMC et 53% selon Ipsos/Sopra Steria pour FranceTV/RadioFrance/France24/RFI/LCP et Ifop pour TF1/LCI.
Les principaux dirigeants politiques ont voté dans la journée.
Voir la vidéo ci-dessous :
Taux de participation en baisse
La participation au premier tour des élections législatives atteignait 39,42% dimanche à 17H00 selon le ministère de l'Intérieur, un chiffre en baisse de 1,3 point par rapport à 2017 où elle s'établissait à 40,75%.
Elle est aussi largement inférieure, à la même heure, à celle des législatives de 2012 (48,31%), ainsi qu'à celle du premier tour de la présidentielle de 2022 (65%).
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Toute la soirée, nous suivrons :
- les résultats au niveau national et local
- les réactions des dirigeants politiques
- les analyses des experts