Les enquêteurs belges s'intéressent au matériel informatique des députés dans le cadre de l'affaire de corruption présumée de parlementaires par le Qatar
C'est une première dans l'histoire des institutions européennes : ce lundi, à Bruxelles, les locaux du parlement européen ont été visités par le parquet fédéral belge dans le cadre de l'enquête sur l'affaire de corruption présumée de parlementaires par le Qatar.
D'après le juge chargé d'enquêter, 20 perquisitions ont été effectuées en quatre jours, dont 19 au domicile de particuliers. Plusieurs centaines de milliers d'euros ont été saisis. La perquisition au parlement avait pour cible le matériel informatique, pour éviter la destruction de données importantes.
Roberta Metsola, la Présidente du parlement, a exprimé sa "fureur, sa colère et sa tristesse" et annoncé l'ouverture d'une enquête interne. "Pour les ennemis de la démocratie, l'existence même de ce Parlement est une menace. Ils ne reculeront devant rien. Ces acteurs malveillants, liés à des pays tiers autocratiques, auraient utilisé comme armes des ONG, des syndicats, des individus, des assistants et des membres du Parlement européen", a-t-elle déclaré en conférence de presse.
Quatre personnes ont été écrouées pour corruption et blanchiment d'argent dans cette affaire, dont Eva Kaili, la vice-présidente grecque du parlement européen. Une réunion extraordinaire est convoquée ce mardi pour éventuellement mettre fin à son mandat de députée, sachant qu'elle a déjà été déchue de ses fonctions de vice-Présidente.
De son côté le Qatar réfute tout mauvais comportement et dénonce des "allégations sans fondements" et de la désinformation.