"Terroristes du sushi" : trois jeunes interpellés après des vidéos qui avaient fait scandale

Un restaurant de sushi à Tokyo, le 3 février 2023
Un restaurant de sushi à Tokyo, le 3 février 2023 Tous droits réservés PHILIP FONG/AFP or licensors
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Par euronews avec agences
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Au Japon un groupe de jeunes s'était filmé en train de lécher des plats dans un restaurant de sushi.

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La fin d'une mauvaise farce viralisée par les réseaux sociaux ? Trois jeunes gens âgés de 15 à 21 ans ont été interpellés par les forces de l'ordre dans le centre du Japon. Leur crime ? S'être livrés à des farces peu hygiéniques dans un restaurant de sushi et d'avoir diffusé sur internet leurs méfaits provoquant dégoût et colère dans la population. 

La police reproche au trio d'avoir ainsi chercher à empêcher l'activité commerciale d'une chaîne de restaurants (Kura Sushi), qui avait été assaillie de plaintes de clients après la diffusion de la vidéo et avait dû procéder en urgence à d'intenses nettoyages.

Sur ces images, visionnée près de 40 millions de fois sur Twitter, on peut voir un membre du trio, l'air rieur, attraper brutalement un sushi sur un comptoir tournant avant de l'enfourner dans sa bouche, puis boire de la sauce soja au goulot d'une bouteille commune.

Des vidéos similaires dans d'autres restaurants avaient fait surface sur Twitter et TikTok, certaines semblant avoir été tournées il y a plusieurs semaines, voire plusieurs années.

Ces incidents, bien qu'apparemment isolés, avaient fait scandale au Japon, réputé pour ses strictes normes d'hygiène et de propreté, et avaient vite été surnommés sur les réseaux sociaux "sushi-terro", une abréviation de "terrorisme du sushi".

Un jeune homme de 21 ans et une adolescente de 15 ans ont été arrêtés mercredi dans le département d'Aichi, dans le centre du pays, a déclaré jeudi à l'AFP un porte-parole de la police locale.

Un premier membre du trio, âgé de 19 ans, avait été arrêté dès le mois dernier.

Ces interpellations seraient les premières dans le cadre de l'affaire "sushi-terro".

"L'obstruction forcée à l'exercice d'une activité commerciale" peut valoir de lourdes amendes au Japon, voire jusqu'à trois ans de prison ferme.

"Nous espérons sincèrement que ces arrestations feront prendre conscience à la société que ces farces, qui portent fondamentalement atteinte à notre système basé sur une relation de confiance avec les clients, constituent un délit, et qu'elles ne seront pas imitées à l'avenir", a réagi la chaîne Kura Sushi dans un communiqué.

Une chaîne de restauration japonaise similaire, Sushiro, avait elle aussi été victime de farces filmées du même genre, ce qui avait brièvement fait chuter le titre de son groupe en Bourse.

Des habitants de Tokyo ont réagi ces interpellations. 

"Dans la société japonaise, il y a des jeunes qui ne respectent pas les règles, des gens bizarres, commente cet agent immobilier. Jusqu'à présent, nous n'avions pas vu ce genre de comportement dans les restaurants, et c'est pourquoi j'ai l'impression que le monde est devenu un endroit plus risqué. Au début, je me suis demandé si c'était un Youtubeur, parce que j'ai l'impression que sur Youtube, les gens sont prêts à faire (des choses comme ça) pour attirer l'attention".

Cette jeune étudiante en musicologie rappelle que "L'omotenashi (l'hospitalité) est un argument de vente important au Japon, je pense donc qu'il est impardonnable que des clients ou des employés se livrent à de tels actes "terroristes". J'aimerais vraiment que ce genre de choses cesse à l'avenir."

Pour ce photographe indépendant, cette affaire aura un impact : "Je pense qu'à cause de cette affaire, beaucoup de gens ne veulent plus aller manger là-bas. Mais en ce qui me concerne, je pense que ce n'est pas parce que c'est arrivé une fois que c'est toujours le cas. Ce n'est pas comme si tout le monde le faisait. Si nous commençons à nous en préoccuper, nous ne pourrons plus sortir manger nulle part. Cela ne me dérange donc pas trop".

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