Le gouvernement polonais dans la tourmente : scandale de corruption autour des visas

Frontière polonaise
Frontière polonaise Tous droits réservés AP Photo/Michal Dyjuk
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Par Magdalena Chodownik
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Au cœur de la période électorale, le gouvernement polonais est actuellement ébranlé par un retentissant scandale de corruption lié aux visas.

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Un scandale de corruption d'envergure secoue la Pologne. Des membres du ministère des Affaires étrangères sont accusés d'avoir délivré environ 250 000 visas à des migrants originaires d'Asie et d'Afrique en échange de pots-de-vin depuis 2021.

Cette révélation a un impact majeur sur la campagne électorale polonaise et suscite des inquiétudes quant à l'étendue réelle du problème.

Les Accusations

Plusieurs personnes ont été inculpées dans cette affaire de corruption qui a été révélée au grand jour par Andrzej Stankiewicz, journaliste chez Onet. Selon Stankiewicz, un système complexe avait été mis en place par des collaborateurs du vice-ministre des Affaires étrangères, Piotr Wawrzyk. 

Des listes de noms étaient envoyées aux consulats et ambassades polonais dans des pays d'Asie et d'Afrique, et ces personnes étaient censées obtenir des visas en échange de paiements illicites.

L'une des révélations les plus troublantes concerne l'Inde, où des listes de personnes supposées faire partie des équipes de tournage de Bollywood ont été envoyées. Il s'est avéré que ces individus n'avaient aucun lien avec l'industrie cinématographique. 

Par exemple, l'un des individus identifiés en tant que producteur était en réalité un vendeur de légumes, tandis qu'un des acteurs n'était pas en mesure d'expliquer son rôle dans le film supposé.

Les visas délivrés étaient principalement des visas Schengen à entrées multiples, permettant aux migrants d'entrer en Pologne puis de circuler librement à travers l'Europe, voire partir aux Etats-Unis en passant par le Mexique.

Réaction de l'UE et Berlin

La révélation de ce scandale a suscité des préoccupations au sein de la Commission européenne et à Berlin, qui ont demandé des "clarifications" à la Pologne sur ces allégations. Cependant, en pleine campagne électorale, le gouvernement polonais nie l'existence d'un "système de fraude massive".

Dans un communiqué de presse, le Bureau du Procureur national a confirmé les premières arrestations et a rappelé que de telles activités étaient passibles d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à huit ans.

Les organisations d'aide aux migrants déçues

Les organisations d'aide aux migrants, souvent critiquées par le gouvernement pour leur soutien aux réfugiés, ont réagi au scandale avec une pointe d'amertume et de ressentiment. 

Kalina Czwarnog de la Fondation Ocalenie a déclaré : "Nous nous demandons pourquoi les demandes des personnes que nous aidons, les demandes de statut de réfugié, ne sont pas acceptées. Les informations qui nous sont parvenues récemment sur la manière dont les visas polonais sont obtenus expliquent beaucoup de choses... cela montre simplement qu'en Pologne, ces choses sont faites différemment."

Ce scandale de visas au sein du gouvernement et du parti au pouvoir, qui base en partie sa campagne électorale sur la question de l'accueil des migrants en provenance d'Asie et d'Afrique, pourrait avoir un impact significatif sur le résultat des prochaines élections en Pologne. 

Les électeurs surveillent de près l'évolution de cette affaire et son impact sur la politique nationale.

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