Les femmes sont payées 13 % de moins que les hommes en Europe

Une femme marche vers des drapeaux de l'Union européenne à Bruxelles.
Une femme marche vers des drapeaux de l'Union européenne à Bruxelles. Tous droits réservés Virginia Mayo/Copyright 2020 The AP. All rights reserved
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Par Marie Jamet
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Alors que les Français manifestent pour défendre leurs salaires et l'égalité salariale entre les femmes et les hommes, les Européennes continuent de toucher 13 % de moins que les hommes.

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En Europe, les femmes sont toujours payées 13 % de moins que les hommes.

Ce 13 octobre en France est une journée de mobilisation syndicale pour les salaires, contre l'austérité et les inégalités salariales femmes / hommes.

Cette journée de mobilisation se tient une semaine après la nomination au Nobel d’économie de Claudia Goldin, récompensée pour ses recherches sur les femmes au travail et qui a contribué à démontrer que les écarts salariaux entre hommes et femmes augmentent après la naissance du premier enfant.

En France, où se tiennent les manifestations, l’écart de rémunération brut horaire est stable depuis 15 ans et légèrement supérieur à la moyenne européenne : les femmes y gagnent 15,4 % de moins que les hommes. Le pays se place à la 8ème position des pays de l’Union européenne où les écarts de rémunération sont les plus grands.

L’Estonie, l’Autriche, l’Allemagne et la Hongrie sont les pays où les écarts sont les plus forts, s’établissant tous au-dessus de 17 %. En Estonie, le revenu horaire brut des femmes est même inférieur à celui des hommes de plus de 20 %.

Parmi les pays où les écarts de rémunérations sont les plus faibles, le Luxembourg se distingue : les femmes y touchent un salaire horaire brut plus élevé que les hommes. En Roumanie, Slovénie et Pologne, l’écart de rémunération est défavorable aux femmes de moins de 5 %.

En 15 ans, cet écart s’est le plus réduit à Chypre (-12 points de pourcentage), au Luxembourg (-11), en Grèce (-10) et aux Pays-Bas (-10).

En Croatie (+5), à Malte (+5), au Portugal (+4), en Hongrie (+3) et en Italie (+1), l’égalité de rémunération a, au contraire, reculé.

L’écart de rémunération se creuse aussi avec l’âge, principalement en raison des interruptions de carrière et de l’augmentation de la charge domestique et familiale portée par les femmes.

Parmi la population active, cette augmentation des inégalités de rémunération avec l’âge est particulièrement marquée en Irlande avec une différence de 26 points de pourcentage entre les moins de 25 ans et 55-64 ans. En France et en Espagne, l’écart est de 19 et 18 points quand la moyenne européenne se place à près de 6 points de pourcentage.

Par ailleurs, les secteurs d’activité sont encore très genrés et les niveaux de rémunération sont souvent moindre dans les secteurs féminins, principalement celui du soin à la personne. En outre, seules 35 % des femmes occupent des postes de direction dans l’UE. Cette répartition est "une des raisons importantes de l’écart de rémunération" selon le Parlement européen.

Le temps de travail est un autre facteur. Les femmes, en particulier les mères, travaillent beaucoup plus à temps partiel que les hommes. Choix ou contrainte, cet aménagement du temps de travail a nécessairement un impact sur les rémunérations des femmes.

Les pays de l’UE n’ont pas encore su se mettre d’accord sur une méthodologie de collecte de données en matière d’égalité salariale. L’indice utilisé est donc dit “non corrigé” et ne compare que le montant de rémunération brut horaire ne permettant pas entièrement de mesurer le principe du "à travail égal, salaire égal".

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