Les palestiniens déplacés de Gaza ont pour certains d'entre eux, rejoint leurs anciens quartiers, mais l'ampleur des destructions est apocalyptique.
Certains Palestiniens déplacés dans le sud de la bande de Gaza ont exprimé leur soulagement lundi, affirmant avoir dormi pour la première fois depuis près de 15 mois, sans bombardement ni peur, après la conclusion de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
Les cieux de Gaza et d'Israël sont restés calmes pour la première fois et des Palestiniens ont commencé à retourner dans ce qui restait des maisons qu'ils avaient fuies à travers l'enclave ravagée par la guerre.
"Hier, il n'y avait pas d'avions de guerre ou quoi que ce soit d'autre, alors nous avons dormi confortablement", a déclaré Maisara Abu-Qoush, un homme déplacé de la ville de Rafah.
Ils ont également pris des nouvelles de leurs proches restés sur place et, dans de nombreux cas, commencé à enterrer leurs morts.
De nombreuses personnes ont été vues revenant de Khan Younis à Rafah, où elles ont découvert des destructions massives.
Les gens marchaient à travers les décombres, certains à pied et d'autres avec leur affaires entassées sur des charrettes tirées par des ânes.
"Nous sommes fatigués des bombardements. Les habitants de Rafah se sont sentis humiliés et déplacés. Nous avons parcouru de longues distances à pied. Nous avions très peur ", a déclaré Fatma Hamad, une autre personne déplacée de Rafah.
Le retour des familles s'inscrit dans un contexte d'incertitude quant à savoir si l'accord de cessez-le-feu apportera plus qu'un arrêt temporaire des combats, qui gouvernera l'enclave et comment elle sera reconstruite.
Les Nations unies ont déclaré que la reconstruction pourrait prendre plus de 350 ans si Gaza reste sous blocus israélien.
L'aide entre enfin massivement à Gaza
Les responsables humanitaires des Nations unies affirment que plus de 630 camions d'aide humanitaire sont entrés dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu, dimanche, entre Israël et le Hamas.
Dans un message publié sur le réseau social X, Tom Fletcher, Sous-secrétaire général des Nations unies aux affaires humanitaires, a déclaré qu'au moins 300 apportaient aussi de l'aide humanitaire dans le nord du pays.
"Il n'y a pas de temps à perdre ", a écrit M. Fletcher. "Après 15 mois de guerre incessante, les besoins humanitaires sont énormes."
L'accord de cessez-le-feu à Gaza, qui a débuté dimanche par une phase initiale de six semaines, prévoit l'entrée à Gaza de 600 camions transportant quotidiennement de l'aide humanitaire. Au cours de la première phase de l'accord, 33 otages israéliens détenus par le Hamas à Gaza seront également libérés en échange de centaines de prisonniers palestiniens.
Les travailleurs humanitaires se sont démenés pour répondre aux besoins criants des habitants de Gaza après 15 mois de guerre et de restrictions israéliennes sévères sur les livraisons d'aide et la circulation des convois à l'intérieur de l'enclave. L'anarchie et le pillage par des bandes armées ont également constitué un obstacle majeur à la distribution de l'aide.
Avant le début de la dernière guerre entre Israël et le Hamas, Gaza était soumise à un blocus israélo-égyptien paralysant qui permettait l'entrée de quelque 500 camions par jour transportant des fournitures commerciales et de l'aide humanitaire.
Selon l'ONU, la bande de Gaza compte plus de 2 millions de déplacés, soit 90 % de sa population.
Le retour des familles s'inscrit dans un contexte d'incertitude quant à savoir si l'accord de cessez-le-feu apportera plus qu'un arrêt temporaire des combats.
Autre question, qui pour gouverner l'enclave et enfin comment sera-t-elle reconstruite ?
Dans un rapport publié récemment, les Nations unies ont en outre déclaré que la reconstruction pourrait prendre plus de 350 ans pour revenir aux niveaux du début des années 2000, et ce, si Gaza reste sous blocus israélien.