Newsletter Newsletters Events Évènements Podcasts Vidéos Africanews
Loader
Suivez-nous
Publicité

COP 29 : les questions à l'ordre du jour de la "COP des finances", prévue à Bakou en novembre

Voici ce qui est à l'ordre du jour du sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra le mois prochain en Azerbaïdjan.
Voici ce qui est à l'ordre du jour du sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra le mois prochain en Azerbaïdjan. Tous droits réservés  AP Photo/Sergei Grits
Tous droits réservés AP Photo/Sergei Grits
Par Lottie Limb
Publié le
Partager cet article Discussion
Partager cet article Close Button

L'un des principaux enjeux de ce sommet consistera à définir un nouvel objectif mondial de financement de la lutte contre le réchauffement climatique.

PUBLICITÉ

La prochaine conférence des Nations unies sur le climat, la COP29, se tiendra dans un mois à Bakou, en Azerbaïdjan.

Au cours d'une semaine marquée par des inondations meurtrières en Europe de l'Est et par un ouragan hors norme aux États-Unis, force est de constater que la crise climatique continue de s'aggraver.

Pendant quinze jours, du 11 au 22 novembre, tous les regards seront tournés vers les dirigeants mondiaux, afin qu'ils renforcent les actions en faveur du climat et la protection des populations qui se trouvent en première ligne face aux effets du dérèglement climatique.

La COP29 est présentée comme la "COP des finances", car les pays doivent désormais fixer un nouvel objectif mondial en matière de financement de la lutte contre le changement climatique. Avant la COP30 qui se tiendra au Brésil l'année prochaine, ils doivent aussi présenter des engagements plus fermes en matière de climat à l'échelon national.

Après la COP28 à Dubaï l'année dernière, notamment marquée par le lancement officiel d'un nouveau fonds pour les pertes et dommages causés par le changement climatique, les pays en développement souhaitent que les engagements passés soient honorés et amendés.

Le conflit au Moyen-Orient et les élections américaines de début novembre auront aussi un impact sur les négociations. Mais compte tenu des délais prévus par le processus de la CCNUCC, voici les principales questions qui se posent à l'approche du sommet.

Qu'est-ce qui a été convenu lors de la COP28 ?

Comme l'exige l'Accord de Paris, qui guide l'action climatique mondiale depuis 2015, le principal résultat convenu lors de la COP28 a été le tout premier "bilan mondial".

Pour la première fois lors d'une COP sur le climat, le texte final a nommé les combustibles fossiles et a appelé tous les pays à "s'en détacher". Malgré ce progrès, la décision n'est pas allée jusqu'à l'"élimination progressive" complète que beaucoup ont jugée nécessaire pour rester en-deçà de 1,5 °C de réchauffement sur la planète.

Activists participate in a demonstration for loss and damage funding at COP28 in Dubai, 4 December 2023.
Activists participate in a demonstration for loss and damage funding at COP28 in Dubai, 4 December 2023. AP Photo/Kamran Jebreili

Après l'accord historique de la COP27 instaurant un fonds pour les pertes et les dommages, destiné à indemniser efficacement les pays vulnérables au changement climatique, la COP28 a réussi à lancer officiellement ce fonds.

Les détails doivent encore être réglés à Bakou, avant que l'argent ne commence à être versé aux pays dans le besoin l'année prochaine.

Pourquoi la COP29 est-elle rebaptisée la "COP des finances" ?

Pour la première fois depuis 15 ans, les pays devront se mettre d'accord sur un nouvel objectif financier mondial (NCQG).

Cet objectif actualisera celui fixé en 2009, lorsque les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars (91,4 milliards d'euros) par an d'ici à 2020 pour aider les pays en développement à atténuer les effets du changement climatique et à s'y adapter. Une promesse qu'ils n'ont réussi à tenir qu'en 2022.

Le montant réel du financement climatique dont les pays en développement auraient besoin aujourd'hui oscillerait entre 500 milliards et plus de 1 000 milliards de dollars par an.

La COP29 sera aussi le théâtre de nombreux débats sur les modalités du NCQG, notamment sur l'identité des donateurs et des bénéficiaires, sur les montants provenant de sources publiques et privées et sur la question de savoir s'il s'agira de subventions ou de prêts.

Quelle est la position de l'UE sur le financement de la lutte contre le dérèglement climatique ?

Les ministres de l'UE ont finalisé leurs conclusions sur le financement de la lutte contre le changement climatique en début de semaine, s'engageant à continuer de mobiliser collectivement 100 milliards de dollars par an jusqu'en 2025, et à fixer un objectif national "ambitieux" pour la période suivante.

Le Conseil devrait adopter son mandat de négociation final pour la COP29 le 15 octobre. Actuellement, le texte sur le financement de la lutte contre le changement climatique souligne que le financement public international devrait être au cœur du texte, et être assuré par une "base plus large de contributeurs, y compris les pays qui sont en mesure de contribuer".

Michael Bloss, porte-parole des Verts au Parlement européen pour le climat et la politique industrielle, explique à Euronews Green que "100 milliards de dollars par an sont loin de suffire".

"Notre priorité est claire : équilibrer le financement entre l'atténuation, l'adaptation et les pertes et dommages, avec des objectifs intermédiaires stricts ", ajoute-t-il. "Les subventions doivent remplacer les prêts afin de briser le cycle de la dette et de libérer le véritable potentiel du développement durable".

Reste à voir si le NGQG comportera des sous-objectifs spécifiques pourles volets de l'adaptation et du financement des pertes et dommages.

Selon Alden Meyer, du groupe de réflexion sur le climat E3G, il est plus probable que la première option soit retenue. Ces dernières années, les pays en développement se sont battus pour que 50 % des fonds soient alloués à l'adaptation, compte tenu de l'urgence de la situation.

Préparer le terrain pour des CDN plus solides

Dans le cadre de l'Accord de Paris, l'échéance à laquelle les pays doivent soumettre de nouvelles contributions déterminées au niveau national (CDN), décrivant la manière dont ils réduiront leurs émissions, approche également à grands pas.

Ces contributions doivent être renouvelées tous les cinq ans, la prochaine étant prévue pour février 2025.

Selon le World Resources Institute (WRI), les CDN devraient inclure des objectifs sectoriels, tels que des objectifs concrets pour passer à des systèmes énergétiques et alimentaires sans émissions.

Central Europe's devastating floods last month were made much worse by climate change.
Central Europe's devastating floods last month were made much worse by climate change. Romanian Emergency Services - ISU Galati via AP

Les Émirats arabes unis, l'Azerbaïdjan et le Brésil, hôte de la COP30 - ont indiqué que leurs CDN seraient annoncées soit lors de la COP, soit d'ici la fin de l'année.

Energies: la nécessité de joindre le geste à la parole

"Nous nous dirigeons vers une COP financière", a déclaré Leo Roberts, expert en transition énergétique chez E3G. "Mais cela ne veut pas dire que la question de l'énergie n'est plus pertinente, il est extrêmement important qu'elle ne soit pas abandonnée".

La COP28 s'est achevée sur une série d'efforts mondiaux auxquels les pays ont été invités à contribuer, notamment : tripler la capacité des énergies renouvelables et doubler l'efficacité énergétique d'ici 2030 ; réduire progressivement la production d'électricité à partir du charbon; et s'affranchir des combustibles fossiles.

Dans sa première lettre officielle aux parties, le président désigné de la COP29, Mukhtar Babayev, a souligné que les deux piliers du sommet seraient de renforcer les ambitions et de faciliter l'action.

Qui se rendra à la COP29 ?

Les dirigeants du monde entier se rendront à Bakou pour le sommet sur l'action pour le climat, au début de la COP, les 12 et 13 novembre.

Comme les années précédentes, ce sera l'occasion pour les chefs d'État de se réunir avant que leurs négociateurs ne se mettent au travail.

Mais, signe que l'événement sera plus restreint que la liste de 65 000 participants de l'année dernière, de nombreux patrons de la finance ont déclaré qu'ils prévoyaient de ne pas participer au sommet cette année.

Malgré l'accent mis sur la finance privée, les dirigeants de Bank of America, BlackRock, Standard Chartered et Deutsche Bank ne seront pas présents, rapporte le Financial Times, certains estimant qu'il s'agit d'une "COP technique", moins adaptée au monde des affaires.

Le roi Charles ne participerait pas non plus à la COP29.

En revanche, le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, accueillera certainement de nombreux autres dirigeants mondiaux, dont le premier ministre de la Barbade, Mia Mottley, qui s'est fait le porte-drapeau d'une action climatique plus équitable.

Désormais à la tête du V20, le groupe des pays vulnérables au changement climatique, Mia Mottley apportera des idées en matière de réforme financière dans le cadre de l'initiative de Bridgetown.

Des organisations de la société civile et des défenseurs du climat se rendront également en Azerbaïdjan, un État dont l'économie repose largement sur le pétrole, dont le bilan en matière de droits de l'homme reste controversé.

"L'action en faveur du climat doit être globale et axée sur la justice", affirme M. Bloss, porte-parole des Verts de l'UE. "Cela implique de tenir l'Azerbaïdjan, pays hôte de la COP, pour responsable de sa situation concernant les droits de l'Homme, et d'exiger que la société civile et les militants nationaux pour le climat soient totalement libres d'agir sans restriction".

Accéder aux raccourcis d'accessibilité
Partager cet article Discussion

À découvrir également

La chaleur record est à l'origine de plus de 62 000 décès en Europe l'année dernière

Même un réchauffement modéré pourrait causer des dommages irréversibles aux écosystèmes méditerranéens, selon les experts

Le mois d'août 2025 a été le troisième le plus chaud jamais enregistré, selon Copernicus