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Données vieilles de 6 000 ans : l'Europe pourrait compter 42 jours d'été en plus d'ici 2100

Une femme tient un parapluie à Madrid, en Espagne
Une femme tient un parapluie à Madrid, en Espagne Tous droits réservés  Associated Press/Manu Fernandez
Tous droits réservés Associated Press/Manu Fernandez
Par Hannah Docter Loeb
Publié le
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Selon une nouvelle étude, les étés sur le continent pourraient s’allonger, devenant beaucoup plus longs qu’aujourd’hui, et durer au-delà de la normale.

Les étés européens deviennent plus longs et plus chauds. Toutefois, une « grande incertitude » subsiste quant au comment et au pourquoi de ce phénomène, explique la Dr Celia Martin-Puertas, chercheuse principale au département de géographie de Royal Holloway.

Désormais, de nouvelles recherches révèlent que les épisodes de chaleur actuels reproduisent ceux d’il y a 6 000 ans et pourraient annoncer encore davantage de jours chauds.

Cap sur la boue

Pour cette étude, publiée dans Nature Communications, Martin-Puertas et son équipe se sont penchés sur un précieux témoin de l’histoire du climat : la boue. Les sédiments prélevés au fond deslacs européens offrent un instantané de l’évolution des saisons au cours des 10 000 dernières années.

Ils ont évalué le « gradient de température latitudinal », autrement dit l’écart de température entre l’Arctique et l’équateur. Ce gradient guide la météo en Europe, porteur des vents de l’océan Atlantique vers le continent.

Et à mesure que l’Arctique se réchauffe, l’écart de température entre l’Arctique et l’équateur se réduit. En conséquence, les courants aériens ralentissent, ce qui intensifie et prolonge les phénomènes estivaux comme les vagues de chaleur. La saison estivale elle-même s’allongerait également.

Selon l’étude, pour chaque baisse de 1 °C du gradient de température latitudinal, la saison estivale s’allongerait d’environ six jours. Cela pourrait représenter jusqu’à 42 jours d’été supplémentaires d’ici 2100 si le réchauffement se poursuit au rythme actuel. Cependant, avec la tendance actuelle du réchauffement de l’Arctique, l’Europe pourrait connaître huit mois de temps estival d’ici la fin du siècle.

Cela reflète les conditions observées en Europe il y a environ 6 000 ans, où la saison chaude durait près de 200 jours.

Pourquoi maintenant ?

Si le gradient de température a toujours existé, les émissions de gaz à effet de serreaccélèrent le réchauffement de l’Arctique. Cette région se réchauffe actuellement jusqu’à quatre fois plus vite que la moyenne mondiale.

"Nos résultats montrent qu’il ne s’agit pas seulement d’un phénomène moderne ; c’est une caractéristique récurrente du système climatique de la Terre", déclare la Dr Laura Boyall, autrice de l’étude et ancienne doctorante au département de géographie de Royal Holloway. "Ce qui change aujourd’hui, c’est la vitesse, la cause et l’intensité de l’évolution."

Les auteurs soulignent aussi que d’autres facteurs participent à la modification des schémas de l’été, comme les boucles de rétroaction positives et négatives induites par l’activité humaine.

Comment l’Europe s’est-elle réchauffée ces dernières années ?

L’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement au monde. Les villes sont particulièrement touchées par le réchauffement climatique en raison de l’effet d’îlot de chaleur urbain, où la chaleur est piégée par les bâtiments et absorbée par l’asphalte et le béton.

Une analyse publiée cetété par Climate Resilience for All a examiné les données de température de 85 villes dans le monde, entre 2019 et 2023. Elle a constaté que les « saisons de chaleur » ne se limitaient plus aux seuls mois d’été.

Athènes, en Grèce, a connu une saison de chaleur particulièrement longue. Les températures élevées ont duré de la mi-mai au début octobre. Tirana, en Albanie, a également enregistré 143 jours de chaleur extrême. Lisbonne, au Portugal, et Madrid, en Espagne, ont connu des saisons de chaleur prolongées de 136 jours et 119 jours, respectivement.

Des recherches antérieures ont aussi montré que, l’an dernier, le changement climatique d’origine humaine a ajouté en moyenne un mois de chaleur extrême pour environ la moitié de la population mondiale.

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