"La période de transition est négative pour l'économie britannique"

"La période de transition est négative pour l'économie britannique"
Tous droits réservés 
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le vote en faveur du Brexit continue d’avoir des répercussions au Royaume-Uni, notamment auprès de citoyens britanniques ou communautaires qui s’inquiètent de l’avenir de leur statut légal tandis que

Le vote en faveur du Brexit continue d’avoir des répercussions au Royaume-Uni, notamment auprès de citoyens britanniques ou communautaires qui s’inquiètent de l’avenir de leur statut légal tandis que dans le secteur florissant des technologies, certaines sociétés installées à Londres envisagent de s’implanter ailleurs en Europe.
Pour parler des conséquences à long terme de l’issue du référendum pour la Grande-Bretagne, nous avons interrogéAndré Sapir, économiste et consultant authink tank Bruegelà Bruxelles. Il explique que “le principal problème, c’est la période de transition.” Il affirme qu‘à son terme, l‘économie du pays pourrait se retrouver dans la même situation qu’initialement même s’il s’interroge sur ses capacités à récupérer les pertes qu’il enregistrera inévitablement.

Sophie Claudet, euronews :
“Selon vous, quels pourraient être les effets à long terme une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’Union européenne ?”

André Sapir :
“Les échanges commerciaux, certainement pour les biens, les services, vont continuer entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Nous sommes partenaires et nous allons le rester. Mais je m’attends à ce que les échanges soient moins intenses qu’aujourd’hui, en particulier en matière de services financiers.
Vu que le Royaume-Uni sera en dehors du marché unique et si les banques ne disposent pas d’un mécanisme de passeport dans le secteur financier, il y aura – je crois – une perte importante pour le pays.”

Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne. Comment se présente l’avenir? #brexithttps://t.co/ua6iRYNd46pic.twitter.com/YW71hDzOj0

— Graydon Belgique (@GraydonBelgique) 16 septembre 2016

“De nombreux accords bilatéraux à conclure en même temps”

Sophie Claudet :
“Le Royaume-Uni a-t-il beaucoup à perdre ? En n’ayant plus accès à d’autres marchés en dehors de l’Union ?

André Sapir :
“Je crois que le problème principal en réalité, c’est la période de transition. Combien d’années faudra-t-il au Royaume-Uni pour renégocier l’accès qu’il a aujourd’hui à des marchés tiers grâce à son appartenance à l’Union ? Mais à long terme, je pense que oui, il reviendra plus ou moins à une situation similaire à celle d’aujourd’hui.”

André Sapir & other fellows wrote an interesting #paper about the potential #EU-#UK relationship after #Brexit ! https://t.co/J7p77D0P3z

— Solvay.edu (@SolvayEDU) 6 septembre 2016

Sophie Claudet :
“Prenons l’exemple de la Chine. C’est dans son intérêt de commercer avec l’Union, qui est un vaste ensemble de pays. Mais est-ce dans l’intérêt de la Chine de commercer avec le Royaume-Uni qui est en comparaison beaucoup plus petit?

André Sapir :
“Des discussions sont en cours entre l’Union européenne et la Chine au sujet d’un accord d’investissement. Pour l’instant, on ne discute pas d’une zone de libre-échange bilatérale, mais cela pourrait arriver dans les prochaines années et je m’attends à ce qu’en parallèle aux négociations entre l’Union européenne et la Chine, il y ait des discussions entre le Royaume-Uni et la Chine. Mais encore une fois, je crois que cela prendra du temps. Actuellement, le Royaume-Uni manque de personnel qui puisse conclure autant d’accords en même temps : avec la Chine, avec l’Union européenne elle-même, avec tous les partenaires qui ont des accords avec l’Union, qu’il s’agisse de l’Afrique du Sud, de la Corée du Sud, du Canada. Donc cela va prendre du temps.”

“Un nouveau mariage”

Sophie Claudet :
“Anticipez-vous une baisse des investissements directs étrangers ?”

André Sapir :
“Il y aura – je crois – une baisse des investissements directs étrangers, encore une fois, pendant la période de transition. Tant qu’il y aura de l’incertitude, ce sera mauvais pour l’investissement et cette incertitude peut durer de nombreuses années. On sait qu’une fois que l’article 50 sera activé, cela prendra deux ans pour négocier le divorce entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, mais on devra alors conclure un nouveau mariage par lequel nous serons moins liés qu’avant !
Que cela prenne 5 ou 10 ans, il est probable qu’au final, on revienne à un climat favorable à l’investissement. Quant à savoir si le Royaume-Uni sera capable de recouvrer ces pertes, c’est difficile à dire.”

The Economist | Britain’s “industrial strategy”: Open for business?https://t.co/QwZEXc0YYN via TheEconomist</a>: after <a href="https://twitter.com/hashtag/Brexit?src=hash">#Brexit</a>, now <a href="https://twitter.com/hashtag/techxit?src=hash">#techxit</a>.</p>&mdash; jjsteinberg (jjsteinberg) 23 juillet 2016

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

A Londres, les entreprises de technologie craignent un "Techxit"

Un nouveau passeport, arme contre le Brexit

Aide aux victimes : les leçons tirées des attentats du 13 novembre 2015 à Paris