Le développement économique en Afrique est central pour mieux réguler le phénomène.
Au sommet d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, ce mercredi et ce jeudi, l’Union européenne va tenter de convaincre l’Union africaine de mieux réguler les migrations et d’accepter le retour au pays de certains migrants. Fatoumata s’est rendue en Libye en 2016 car elle ne gagnait pas assez d’argent. La violence l’a incitée à revenir en Côte d’Ivoire.
“C‘était dur, on n’avait pas envie de rester ici, raconte Fatouma. A un moment, c‘était des duels, des agressions. C‘était dur quand même. Maintenant, ça va aller, par la grâce de Dieu, ça va aller. Avec votre aide. On remercie le bon Dieu.”
De nombreux Etats africains reconnaissent qu’ils doivent coopérer mais il règne encore des divisions entre pays de transit et pays d’arrivée. L’UE est aussi divisée entre ceux qui acceptent d’ouvrir de nouveaux canaux de migrations légales et ceux qui s’y refusent.
“La plupart des migrants sont des jeunes peu instruits mais l’Afrique sub-saharienne est aussi connue pour être l’une des régions du monde les plus dynamiques en termes d’entrepreneuriat, non seulement dans le commerce ou les services mais aussi dans le secteur digital” rapporte notre envoyée spéciale Isabel Marques da Silva.
Sur les six derniers mois, l’Organisation internationale pour les migrations est venue en aide à quelque 800 Ivoiriens qui avaient quitté leur pays pour trouver du travail dans d’autres pays d’Afrque ou en Europe. Il s’agit maintenant de rendre le marché du travail ivoirien plus dynamique.
Guiado Obin, enterpreneur, explique : “Les espaces de travail collaboratif ou les espaces d’innovation que sont les Fablabs peuvent être un levier de développement et pourvoyeurs d’emplois dans la mesure où dans ces lieux là naissent des projets qui sont portés par des jeunes en situation d’insertion. Donc ça peut être une porte ouverte vers le monde de l’emploi ou de l’auto-emploi.”
L’Union européenne est consciente des défis que posent les migrations en provenance d’Afrique insiste Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne.
“Parfois, nous voyons le même problème de deux perspectives différentes, explique-t-elle. Prenez les migrations, ou le climat ou l‘énergie, ou le développement économique. Mais nous arrivons à la conclusion, des deux côtés je pense, qu’il faut traiter les problèmes de façon conjointe. Et c’est seulement dans le développement de partenariats que nous trouverons des solutions aux problèmes.”