L’UE s’interroge sur une bataille des vaccins contre le Covid-19

L'UE doit définir sa ligne concernant les exportations de vaccin. C'est l'un des enjeux du sommet européen en visioconférence qui s'est ouvert jeudi. La Commission européenne propose de suspendre les livraisons à destination des pays qui ne font pas preuve de réciprocité ou qui connaissent un taux de vaccination encourageant.
L'idée est controversée mais les dirigeants savent qu'ils doivent réagir. "La pression est énorme. C'est le dossier politique numéro 1 et honnêtement il est très difficile politiquement d'expliquer à ses citoyens que vous avez fourni 70 millions de doses dans l'Union européenne et 40 millions de doses à l'étranger", explique Guntram Wolff, directeur de l’institut Bruegel.
Cette menace vise principalement le Royaume-Uni qui a exporté peu de doses sorties des usines britanniques. Juste avant l'ouverture du sommet l'UE et Londres se sont tout de même engagés à davantage coopérer.
Les Etats-Unis non plus n'ont pas livré beaucoup de vaccins. Mais le président américain discutera directement de la situation sanitaire avec les 27 puisque Joe Biden s'adressera par écrans interposés aux dirigeants européens.
Les Etats membres sont aussi divisés en interne sur la campagne de vaccination. L'Autriche affirme ne pas recevoir suffisamment de doses. De son côté la Pologne demande d'assouplir les règles en matière de brevet pour pouvoir produire davantage de vaccins.
La Turquie à l’ordre du jour
Enfin après une année de tension en Méditerranée orientale, un rapport sur la Turquie sera présenté lors du sommet. "Pour l'avenir j'ai identifié des mesures pour une double approche. D'un côté des mesures incitatives et de l'autre des mesures qui peuvent être prises sur la situation se dégrade", explique le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Les 27 s'inquiètent des coups portés par Ankara contre les droits fondamentaux.