La taxonomie suscite des inquiétudes chez les écologistes et certains pays européens

Le premier combat de l'UE en 2022 a un nom : la taxonomie. Ce règlement européen qui définit les activités vertes prévoit de qualifier l'énergie nucléaire et le gaz naturel de "verts". Mais cela suscite de nombreuses inquiétudes.
Les défenseurs du climat estiment que cette décision fait passer le nucléaire pour une solution et le gaz pour un combustible de transition, alors qu'ils ne considèrent ni l'un ni l'autre comme une solution au changement climatique.
Magda Stoczkiewicz, la directrice du programme européen de Greenpeace, estime que "le nucléaire, c'est plus que des déchets toxiques et le fait que nous n'avons pas de solution pour les stocker. C'est, bien sûr, l'extraction de l'uranium et l'utilisation de l'uranium."
Mais les pro-gaz comme les pro-nucléaire font valoir que les énergies renouvelables (éolien, solaire...), déjà labellisées par la Commission, ne permettront pas, à elles seules, de répondre aux besoins en électricité.
"Il y a aussi le coût économique, ajoute Magda Stoczkiewicz. Les installations sont très coûteuses. Et le nucléaire est très coûteux, et c'est pourquoi personne ne le construirait avec des fonds entièrement privés. C'est pourquoi les gouvernements le soutiennent. Mais cela va bloquer l'investissement dans les énergies renouvelables. Donc au lieu d'être une transition, ce sera juste un verrouillage."
La proposition de texte, débattue depuis des mois et encore provisoire, a été envoyée aux Etats membres le 31 décembre. Les 27 et des experts consultés par la Commission ont désormais environ deux semaines pour réclamer des modifications à ce document.
"Je ne pense pas que la bataille soit perdue, conclut la directrice du programme européen de Greenpeace. Elle a besoin d'une forte majorité, mais ce n'est pas une bataille perdue."
L'UE vise à la neutralité climatique d'ici 2050.