L’idée d’externaliser l’accueil des migrants hors de l'UE progresse

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a conclu un accord avec l'Albanie pour accueillir les migrants
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a conclu un accord avec l'Albanie pour accueillir les migrants Tous droits réservés European Union, 2023.
Tous droits réservés European Union, 2023.
Par Vincenzo Genovese
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L’Italie a ouvert la voie avec la conclusion la semaine dernière d’un accord en ce sens avec l’Albanie. D’autres pays membres de l’UE pourraient suivre ce chemin.

PUBLICITÉ

Externaliser l'accueil des migrants hors de l'Union européenne. L'Italie est en train de tracer ce chemin et d'autres pays membres pourraient suivre ce précédent.

Le gouvernement italien a conclu la semaine dernière un accord avec l'Albanie pour construire deux centres d'accueil capables d'héberger au total 3 000 personnes. Ces structures seraient utilisées pour les migrants secourus en Méditerranée par la marine italienne, mais ne concerneraient pas les mineurs, les femmes enceintes et les personnes en situation de handicap.

Bien que situés sur le territoire albanais, les centres relèveraient de la juridiction italienne ce qui pourrait entraîner une violation du droit européen. La Commission européenne reste pour le moment prudente. Une semaine après l'annonce par Rome et Tirana, le document de 9 pages est toujours en cours d'analyse.

"Nous sommes en contact avec les autorités italiennes sur cette question. Nous venons de recevoir le protocole entre les autorités italiennes et albanaises et nous sommes en train de l'évaluer. Nous ne pourrons donc pas donner plus de détails tant que nous ne l'aurons pas entièrement évalué", explique Anitta Hipper, porte-parole de la Commission.

L'idée d'externaliser les procédures d'asile gagne du terrain en Europe. L'Allemagne dit "explorer" cette possibilité, même si les sociaux-démocrates émettent des réserves. L'Autriche suggère pour sa part à la Commission de permettre le traitement de ces procédures hors du continent.

Le Danemark est allé plus loin, puisqu'il a adopté une loi pour permettre le traitement des demandes d'asile hors du territoire européen, mais Copenhague est toujours à la recherche d'un partenaire pour mettre le texte en application.

Pour certains experts, l'externalisation du traitement des demandes d'asile n'est pas une idée nouvelle dans l'UE, mais elle n'a jamais atteint le stade de la réalisation.

"Si l'on regarde l'histoire, ce type de proposition n'a jamais abouti pour un certain nombre de raisons. Il y a des questions juridiques sur l'impact des protections des droits fondamentaux, mais aussi des questions politiques, morales et pratiques qui ont empêché ces idées d'aboutir", précise Alberto Horst Neidhardt, analyste au European Policy Center.

Ce type d'accord pourrait se reproduire à l'avenir mais il devra se conformer aux nouvelles lois européennes sur l'immigration, actuellement en cours de discussion.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Une alliance mondiale pour lutter contre le trafic de migrants ?

La Finlande mais aussi l'Estonie face à "l'arme" russe de la migration

Les 11 moments qui ont marqué le mandat du Parlement européen