Un appel lancé contre l’ubérisation du travail dans l’UE

L'UE négocie une législation pour mieux encadrer le travail via les plateformes numériques
L'UE négocie une législation pour mieux encadrer le travail via les plateformes numériques Tous droits réservés Frank Augstein/Copyright 2017 The AP. All rights reserved.
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Par Maria Psara
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Des livreurs et des travailleurs indépendants se sont rassemblés jeudi à Bruxelles pour appeler les 27 à approuver le texte européen qui doit mieux encadrer les conditions de travail via les plateformes numériques.

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Ils étaient quelques dizaines devant le Parlement européen à Bruxelles. Des livreurs et des travailleurs indépendants venus de différents Etats membres ont fait le déplacement jeudi pour réclamer de meilleures conditions de travail. Les manifestants veulent alerter l'UE contre l'ubérisation de l'emploi.

Ben Ali Brahim est venu de Lille. Il évoque les dangers encourus par les travailleurs des plateformes numériques.

"On a deux camarades qui sont morts la semaine dernière, un livreur qui s'est fait écraser par un poids lourd à Lille et un camarade qui s'est fait tuer parce qu'on voulait lui voler son véhicule, on lui a tiré dessus", explique celui qui est membre du syndicat des TPN (Travailleurs de Plateformes).

Ces travailleurs sont souvent considérés comme des indépendants et pourtant leurs activités sont encadrées par les plateformes numériques, comme Uber ou Deliveroo, qui ont recours à leurs services. Les manifestants font valoir que leur travail s'apparente à celui d'un salarié, mais leurs droits sociaux sont plus limités.

L'UE avait approuvé un accord politique en faveur d'un texte pour mieux encadrer le secteur. Mais quatre pays membres ont finalement fait échouer l'adoption définitive.

"On s'adresse à la France, mais on s'adresse aussi à la Grèce, à l'Allemagne, à l'Estonie pour dire qu'ils ne peuvent pas, comme ça, empêcher des millions de travailleurs, pour un caprice, empêcher des millions de travailleurs d'obtenir des droits à quelques mois des élections européennes. Ce serait une décision incompréhensible et scandaleuse", dénonce l’eurodéputée Leila Chaibi (GUE) présente au rassemblement.

Plus de 28 millions de personnes travaillent à travers les plateformes numériques dans l'UE. Si elle est approuvée, la législation européenne pourrait changer le statut de 5,5 millions d'entre elles.

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