Emmanuel Macron a déclaré qu'il était urgent que l'organisme de surveillance nucléaire des Nations unies reprenne sa mission après que l'Iran a décidé de suspendre sa coopération avec l'agence.
Le chef de l'organisme de surveillance nucléaire des Nations unies s'est rendu mercredi au palais de l'Élysée pour rencontrer le président Emmanuel Macron.
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, et le président français ne se sont pas adressés aux médias ni avant ni après la réunion.
Cette rencontre intervient après que Emmanuel Macron a assisté au sommet annuel des dirigeants de l'OTAN - qui se tenait cette année à La Haye - au cours duquel les 32 chefs d'État de l'alliance ont approuvé une proposition visant à faire passer les dépenses de défense de 2 % du PIB à 5 % d'ici à 2035.
Le sommet s'est déroulé dans un contexte de crise mondiale dominé par la guerre en Ukraine qui dure depuis plus de trois ans, et les récentes tensions au Moyen-Orient.
Quelques jours avant le sommet, le président américain Donald Trump a annoncé un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran, marquant la fin de 12 jours d'attaques aériennes transfrontalières.
Israël a déclenché la guerre avec l'Iran le 13 juin dernier en lançant une offensive surprise, baptisée "Opération Lion dressé", qui a visé une série de cibles militaires iraniennes et, surtout, a cherché à démanteler le programme nucléaire de Téhéran
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que Téhéran, dont le programme nucléaire a progressé rapidement ces dernières années, serait capable de mettre au point une ogive nucléaire dans un "délai très court", ajoutant que le pays possède un stock alarmant d'uranium hautement enrichi.
Les tensions sont montées en flèche après que le président américain Donald Trump a annoncé que Washington avait directement attaqué les sites nucléaires iraniens le 21 juin. Trump a affirmé avoir "anéanti" le projet nucléaire de Téhéran en lançant une série d'attaques contre ses trois principales installations, à savoir Fordo, Natanz et Ispahan.
Le 47e président des États-Unis a déclaré que Washington avait mené une opération précise impliquant ses bombardiers furtifs B-2 de qualité supérieure, qui ont déchargé quatorze des puissantes bombes anti-bunker américaines de 13 tonnes (30 000 livres).
Un rapport publié mardi par l'Agence de renseignement de la défense américaine laisse toutefois entendre que les attaques de Washington n'ont entraîné qu'un léger recul du programme nucléaire iranien, ajoutant que l'Iran pourrait le reconstruire entièrement dans les mois à venir.
La Maison Blanche a qualifié le rapport de "tout à fait erroné" et a souligné que ses conclusions étaient une "tentative évidente de rabaisser (le président) Trump".
Lors du sommet de L'OTAN, Emmanuel Macron avait précisé aux journalistes qu'il discuterait avec Rafael Grossi de son évaluation des dommages subis par les installations nucléaires iraniennes après les frappes des États-Unis et d'Israël.
Dans un message posté sur X mercredi soir, le président français a réitéré l'engagement de Paris envers l'organe de surveillance nucléaire de l'ONU, tout en exhortant l'Iran à permettre à l'AIEA de reprendre sa mission dans le pays. Le parlement iranien a en effet récemment approuvé un projet de loi visant à suspendre toute coopération avec l'agence. Mais une décision comme celle ci doit obligatoirement passer par les hautes instances du pouvoir iraniennes pour être définitivement adoptée.
Les deux hommes auraient également abordé les moyens de renforcer le respect des normes internationales en matière de non-prolifération.
Rafael Grossi a remercié le dirigeant français pour son soutien continu dans un post sur X après que ce dernier a réaffirmé son soutien à l'AIEA dans ses efforts pour assurer la sûreté et la sécurité nucléaires dans le monde entier.