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Les Patriotes pour l'Europe cherchent à faire dérailler la politique climatique de l'UE avec un dossier clé du Parlement

Jordan Bardella est le président du groupe des Patriotes pour l'Europe au Parlement européen
Jordan Bardella est le président du groupe des Patriotes pour l'Europe au Parlement européen Tous droits réservés  EbS
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Par Vincenzo Genovese & Maïa de La Baume
Publié le
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La formation d'extrême droite, les Patriotes pour l'Europe, a franchi un pas de plus pour faire dérailler l'une des politiques phares de l'UE : le Pacte vert.

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Les principaux membres du groupe eurosceptique des Patriotes pour l'Europe (PfE) ont précisé à Euronews qu'ils chercheraient à utiliser un dossier climatique clé, qui a été confirmé au Parlement européen mercredi, pour faire dérailler la politique climatique de l'UE.

Mardi, il a été confirmé que le groupe des Patriotes mènerait les négociations sur le nouvel objectif climatique de l'UE visant à réduire d'ici 2040 les émissions de gaz à effet de serre de 90 % par rapport aux niveaux de 1990, réservant le rôle clé de rapporteur au Parlement à l'un des eurodéputés de la formation.

Mercredi, une tentative de diluer ce pouvoir en faisant passer le dossier par une procédure d'urgence qui permettrait de l'adopter "sans rapport ou sur la base d'un rapport oral de la commission compétente" a échoué puisque 379 députés l'ont rejetée.

Le vote de mercredi a confirmé que le troisième groupe du Parlement, qui s'est systématiquement opposé aux politiques climatiques de l'UE, sera désormais chargé de produire un rapport et de recommander une ligne politique attachée au dossier.

"Maintenant que le vote a dissipé nos inquiétudes, nous allons chercher à réviser en profondeur la politique climatique de l'UE, et pas seulement à modifier à très petite échelle certains objectifs chiffrés", a exliqué Fabrice Leggeri, eurodéputé des Patriotes et du Rassemblement national français.

Il n'est pas encore clair quel eurodéputé du PfE remplira le rôle de rapporteur au sein de la commission Environnement (ENVI), qui supervisera le travail législatif. Mais les bruits de couloirs ont laissé entendre qu'il pourrait s'agir d'un eurodéputé du Rassemblement national puisqu'il dispose d'un important contingent de parlementaires au sein de cette commission.

La proposition de la Commission européenne vise à réaffirmer la détermination de l'Union à lutter contre le changement climatique, selon le site Internet de la Commission, et à tracer la voie vers la neutralité climatique, un objectif qui est au cœur du Pacte vert de l'UE.

Les patriotes ont toujours détesté le Pacte vert

Les partis d'extrême droite se sont insurgés contre ce qu'ils considèrent comme le fanatisme de l'Union européenne en matière de changement climatique et veulent annuler les récentes règles environnementales. Le leader du Rassemblement national, Jordan Bardella, a appelé il y a quelques mois à la suspension immédiate du Pacte vert.

"Nous nous sommes toujours opposés à cet objectif [de réduction des émissions], que nous considérons comme trop difficile à atteindre pour les entreprises et les citoyens européens ", a précisé l'eurodéputée de la Ligue italienne Silvia Sardone à Euronews. "Nous devons discuter du meilleur résultat pour les citoyens européens, qui est bien sûr différent de l'objectif proposé jusqu'à présent ", a ajouté celle qui est coordinatrice du groupe des Patriotes au sein de la commission ENVI.

L'attribution du dossier au PfE résulte d'un système complexe qui permet aux grands groupes de contrôler les dossiers importants.

Le vote de mercredi a déclenché une levée de boucliers de la part des eurodéputés de gauche et de centre, un jour avant que l'hémicycle ne vote une motion de censure contre la Commission européenne dirigée par Ursula Von der Leyen.

Beaucoup ont reproché au Parti populaire européen (PPE) d'avoir rejeté la procédure d'urgence et d'avoir laissé le dossier entre les mains de l'extrême droite. Le résultat du vote sur la procédure d'urgence a en effet été une nouvelle démonstration de la "majorité Venezuela", l'alliance occasionnelle entre le PPE (centre-droit) et les partis de droite et d'extrême droite pour faire passer des dossiers cruciaux au Parlement.

Avant le vote, Jeroen Lenaers (PPE) avait appelé le Parlement à rejeter la procédure d'urgence car "nous voulons simplement travailler sur cette proposition dans le cadre des procédures normales de cette assemblée".

Mais les Verts ont fait valoir que l'opposition des Patriotes au Pacte vert compliquerait les négociations avant la conférence internationale sur le climat, la COP30, au Brésil et avant la date limite des Nations Unies pour la remise des plans nationaux sur le climat.

Silvia Sardone, des Patriotes, a confirmé que le dossier ne passerait pas l'étape de la commission parlementaire à temps pour que la loi soit approuvée en novembre, lorsque la COP30 aura lieu.

"Le PPE joint ses forces à celles des extrémistes de droite, faisant des négateurs du changement climatique les négociateurs en chef et mettant en danger la santé, l'économie et la crédibilité de l'UE ", a dénoncé Lena Schilling, une eurodéputée autrichienne écologiste.

"Les vagues de chaleur de ces dernières semaines ont fait plus de 2 000 victimes dans l'UE. L'urgence climatique, c'est maintenant, et il faut agir immédiatement. Au lieu de cela, l'alliance impie des conservateurs et des extrémistes de droite la ralentit."

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