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L'Espagne bat des records de fréquentation en 2025 malgré les mesures de lutte contre le surtourisme

Au cours de ces deux mois, 22,3 millions de touristes ont afflué en Espagne, dépassant de loin le chiffre de 21,8 millions enregistré en 2024 pour la même période.
Au cours de ces deux mois, 22,3 millions de touristes ont afflué en Espagne, dépassant de loin le chiffre de 21,8 millions enregistré en 2024 pour la même période. Tous droits réservés  Copyright 2023 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Rebecca Ann Hughes
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Au cours de ces deux mois, 22,3 millions de touristes ont afflué en Espagne, dépassant de loin le chiffre de 21,8 millions enregistré en 2024 pour la même période.

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L'Espagne a franchi un nouveau cap en matière de tourisme cette année. Le pays a reçu 11,3 millions de visiteurs internationaux en août, selon l'Institut national des statistiques (INE).

Ce chiffre représente une augmentation de 2,9 % par rapport au même mois en 2024 et fait suite à un mois de juillet record avec 11 millions d'arrivées étrangères, soit une augmentation de 1,6 % en glissement annuel.

Au total, les deux mois ont vu 22,3 millions de touristes affluer en Espagne, dépassant de loin le chiffre de 21,8 millions enregistré en 2024 pour la même période.

Ces statistiques exceptionnelles ont été obtenues en dépit d'un nouvel été marqué par de violentes manifestations anti-tourisme de la part de résidents en difficulté, et malgré les mesures prises depuis longtemps par les autorités pour lutter contre le surtourisme.

L'Espagne bat à nouveau des records en matière de tourisme

Près de 66,8 millions de touristes internationaux ont visité l'Espagne au cours des huit premiers mois de l'année 2025, un autre record qui a dépassé de 3,9 % le chiffre équivalent de l'année dernière, selon l'INE.

Ce chiffre signifie que le statut de l'Espagne en tant que poids lourd des vacances reste incontesté, en grande partie grâce aux voyageurs britanniques, français et allemands.

L'évolution des tendances en matière de vacances laisse penser que les mois d'automne continueront à battre des records.

Les habitudes de voyage ont radicalement changé en Espagne, les saisons intermédiaires étant de plus en plus privilégiées par rapport à l'été brûlant.

Moins de 40 % des voyageurs espagnols sont partis en vacances en août, le mois de congé traditionnel. Selon l'Observatoire national du tourisme émetteur (ObservaTUR), environ un Espagnol sur six prévoit de partir en vacances en septembre cette année.

De nombreux voyageurs internationaux font de même, ce qui permet aux plages, aux bars et aux stations balnéaires de rester occupés bien après le mois d'août.

Les prix des hôtels et des appartements dans les îles Canaries, un indicateur du tourisme espagnol, ont augmenté de 5,3 % entre septembre 2023 et 2024. Ils sont désormais supérieurs d'environ 25 % à ceux de 2019, selon l'INE.

Les mesures anti-tourisme de l'Espagne ne sont-elles pas à la hauteur ?

Ces dernières années, des manifestations de grande ampleur ont éclaté périodiquement dans toute l'Espagne, exigeant des autorités qu'elles s'attaquent au problème de la fréquentation touristique, qui devient de plus en plus ingérable.

Certaines mesures d'atténuation ont été introduites.

En septembre, le gouvernement a annoncé le retrait de quelque 53 000 appartements touristiques du registre unique des locations touristiques et saisonnières, qui deviendront désormais des locations permanentes.

"Nous avons détecté des milliers d'irrégularités dans un grand nombre de ces logements destinés à devenir des locations touristiques et de vacances. Ce que nous allons faire, c'est retirer 53 000 logements de ce registre afin qu'ils deviennent des locations permanentes pour les jeunes et les familles de notre pays", a déclaré le Premier ministre Pedro Sánchez.

Le ministère du logement a demandé aux plateformes d'hébergement touristique, telles qu'Airbnb et Booking.com, de supprimer les annonces relatives à ces logements.

Barcelone a annoncé son intention d'éliminer complètement les appartements touristiques de courte durée d'ici 2028, en remettant des milliers de propriétés sur le marché de la location à long terme.

En 2023, la ville a réduit de 10 à 7 le nombre d'arrivées quotidiennes de bateaux de croisière dans son port central.

Málaga, haut lieu de l'été qui attire traditionnellement une foule de touristes turbulents, a lancé une campagne visant à améliorer le comportement des visiteurs.

Une liste de dix règles fortement suggérées est apparue sur les bus, les panneaux d'affichage et les médias sociaux, exhortant les visiteurs à faire moins de bruit, en particulier la nuit, à éviter de crier ou d'écouter de la musique à tue-tête dans les zones résidentielles et à utiliser les poubelles et les toilettes prévues à cet effet.

Dans les îles Baléares, des contrôles plus stricts sur la consommation d'alcool et les bateaux de plaisance ont été mis en place pour lutter contre les comportements excessifs.

"L'île ne peut pas faire face"

Malgré les mesures prises pour lutter contre le surtourisme, le nombre de visiteurs continue d'augmenter, peut-être parce que ces mesures ne ciblent pas assez directement le nombre de touristes. S'il est essentiel de réprimer les comportements inconsidérés des visiteurs, certaines destinations souffrent manifestement du nombre d'arrivées.

Les îles Canaries ont accueilli plus de 1,55 million de visiteurs étrangers en mars, soit une hausse de 0,9 % par rapport au record établi au même mois de l'année dernière.

Ils monopolisent les ressources de l'archipel, au point que les habitants sont contraints de dormir dans leurs voitures, voire dans des grottes, car les logements sont pris d'assaut par les opérateurs touristiques.

"Nous n'avons rien contre les touristes individuels, mais l'industrie ne cesse de croître et d'utiliser tant de ressources que l'île ne peut y faire face", a déclaré Ivan Cerdena Molina, un manifestant, aux médias l'année dernière.

Les groupes de campagne locaux réclament désormais l'arrêt des projets hôteliers destructeurs dans les îles et la construction d'un circuit automobile à Tenerife, un moratoire sur les nouveaux développements touristiques, un accès garanti aux soins de santé et au logement pour les résidents, ainsi qu'une taxe écologique fonctionnelle sur les touristes.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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