Berlinale : l'Ours d'or pour "Taxi", de l'Iranien Panahi, un signal politique

Berlinale : l'Ours d'or pour "Taxi", de l'Iranien Panahi, un signal politique
Par Laurence Alexandrowicz  avec AFP

A la Berlinale, l'Ours d'or récompense le réalisateur dissident iranien Jafar Panahi, pour son film "Taxi". Le cinéaste est interdit de voyager à l'étranger.

L’Ours d’or, à “Taxi” de l’Iranien Jafar Panahi, le film du réalisateur dissident est couronné au festival du film de Berlin. Jafar Panahi n‘était pas là pour recevoir son prix, il est interdit de voyager à l‘étranger. Son film, il l’a une fois encore tourné clandestinement.
A travers les passagers de son taxi, Jafar Panahi saisit avec amour et humour l‘âme des Iraniens.

Jafar Panahi a écrit une lettre d'amour au cinéma

“Plutôt que de laisser détruire son esprit et d’abandonner, plutôt que de se laisser envahir par la colère et la frustration, Jafar Panahi a écrit une lettre d’amour au cinéma”, a déclaré le président du jury, le réalisateur américain Darren Aronofsky, estimant que son film était “rempli de l’amour qu’il porte à son art, à sa communauté, à son pays et à son public”.

Le jury a aussi récompensé le cinéma d’Europe de l’Est. Deux Ours d’argent du meilleur réalisateur : le premier à Malgorzata Szumowska pour “Body”, l’histoire d’un médecin légiste et de sa fille anorexique :
“Je suis complètement choqué mais dans le bon sens, dit Malgorzata Szumowska, c’est rare pour le cinéma polonais d’avoir un prix à la Berlinale.”

Le deuxième Ours d’argent va au Roumain Radu Jude pour “Aferim”, un road movie historique en noir et blanc dans l’Europe de l’Est de 1835.

“La Berlinale a lancé un signal politique, explique Wolfgang Spindler notre envoyé spécial à Berlin. Avec un Ours d’or pour l’Iranien Panahi, le jury international a montré sa solidarité avec un réalisateur qui se bat dans son propre pays contre la censure, contre l’interdiction de travailler et de voyager.”

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